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Commentaire de Daniel Roux

sur DSK : la baffe


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Daniel Roux Daniel Roux 24 août 2011 12:42

Votre article est un peu trop complaisant pour Strauss-Kahn. Celui-ci n’est pas aussi innocent que l’agneau qui vient de naître.

"A méditer, dans cette époque où l’on taxe les politiciens et autres dirigeants de n’avoir plus aucune morale. Plus grand monde n’a de morale, et le petit ne répare pas le gros, au contraire : il confirme le délitement installé de la conscience morale de nombre d’individus qui forment nos sociétés. Ce n’est plus une question de classe, de race ou de genre qui est en cause, mais d’individus.« 

Il me semble que vous confondez la morale publique et la morale individuelle. Celui qui représente plus que lui-même en tant que représentant du peuple ou même d’actionnaires pourquoi pas, n’est plus un individu égal aux autres. Des droits supplémentaires pour ne pas écrire »extraordinaires« , entraînent de facto plus de devoirs et de responsabilités. C’est sans doute pour cela que le code pénal prévoit à la fois des sanctions plus lourdes lorsqu’un détenteur de l’autorité publique est victime ou coupable.

Que le »sans grade« ne se montre pas plus moral que le »puissant« n’est pas le signe du délitement de la société mais le signe que certains individus, toutes classes mélangées, ne respectent ni la loi, ni leurs semblables.

Par contre, lorsque le »puissant« , en tant que tel, échappe à la justice, est bien le signe d’un délitement de la société. C’est le cas par exemple, lorsque Sarkozy démantèle le pôle de lutte contre la délinquance économique ou adoucit les sanctions contre les délits économiques. Nous assistons précisément à un favoritisme inacceptable envers les délinquants d’une classe particulière contre les intérêts de tous les autres français, victimes économiques de cette délinquance massive.

Revenons au cas Strauss-Kahn.

 »Ce n’était pas une relation forcée. On peut peut-être avoir un comportement déplacé mais c’est différent d’un crime et cette affaire a été traitée comme s’il s’agissait d’un crime"
, a déclaré Benjamin Brafman, l’avocat de Strauss-Kahn.

Si en tant qu’individu, SK peut avoir un comportement déplacé voire immoral, en tant qu’homme public prétendant représenter plus que lui-même, il était de son devoir de s’en abstenir. Qu’il ne l’ait pas fait, démontre à la fois sa faiblesse de caractère peut-être pathologique et son mépris désinvolte pour ceux qu’il prétendait représenter.

En ce qui concerne la brutalité de la justice américaine, elle ne fait aucun doute lorsque l’on considère la façon dont SK (et tant d’autres) a été traité et exposé alors qu’aucune preuve de sa culpabilité n’était encore apportée.

Le chantage permanent du « plaidez coupable où vous finirez vous jours en prison » est particulièrement efficace contre ceux qui n’ont pas les moyens de payer les frais importants et nécessaires à l’établissement de leur innocence. Là encore, il s’agit d’une injustice scandaleuse que favorise la classe la plus riche et défavorise les autres. La justice américaine est clairement une justice de classe.


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