Eric Verhaeghe est économiste et ancien président de l’Association pour l’Emploi des cadres (APEC). Il est également l’auteur du livre Jusqu’ici, tout va bien.
Lisez ce qu’il a dit sur Pébereau - entre autres - lors de la Conférence de l’Institut Schiller (présidé par Mme LaRouche), les 2 et 3 juillet 2011, à Rüsselsheim, à côté de Francfort.
Extrait :
"J’aime bien Michel Pébereau et Haberer, mais ces deux exemples
montrent comment l’aristocratie financière est née d’une aristocratie
d’Etat, et c’est elle qui a décidé de privatiser les banques publiques
et qui dirige aujourd’hui les banques qui ont été ainsi privatisées ;
les mêmes personnes qui ont fait passer les lois et qui en ont ensuite
bénéficié !
Cette idée est très importante, car souvent nous avons l’illusion que
les « trop gros pour faire faillite », le système bancaire et financier
international, sont une sorte de création naturelle, de produit
inéluctable de la société humaine. En réalité, ce système est la
conséquence des choix politiques faits par des gens qui ont décidé
d’utiliser l’intérêt général pour leur bénéfice personnel et de défendre
leur conception de l’économie et de la société.
En conclusion, je voudrais dire que nous avons en France un système
de banques « trop grosses pour faire faillite », un système de classe
mondiale plus puissant que le système bancaire américain, comparable
plutôt au système britannique. La constitution de ce système a été
décidée il y a trente ans. Au départ c’était un système public d’Etat
qui, par décision politique est devenu un système privé. C’était un
choix oligarchique et aujourd’hui, nous ne devons pas oublier que cette
crise financière est d’abord une crise de ce système de privatisation
d’intérêts publics et de ce choix de système imposé par une minorité qui
en a bénéficié pendant trente ans.
Je voulais vous présenter cet état de choses, car la France est un
exemple intéressant du développement financier et ce sera aussi un cas
intéressant pour tester la loi Glass-Steagall des temps modernes."