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Commentaire de easy

sur Tripoli : Suivez les évènements


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easy easy 28 août 2011 12:37

@ Philaouer

Mon commentaire va à dire que si l’OTAN manipule ses infos et arguments, Collon fait bien de le dire mais il devrait alors montrer le bon exemple. Il devrait donc tout dire. Il n,e devrait pas occulter le fait que cette maison était celle d’un colonel de Kadhafi, non d’un homme qui ne serait qu’un organisateur de kermesses

Et de dire alors que ce colonel qui connaît très bien le cynisme total de la guerre a pris une mauvaise décision en n’expédiant pas sa famille ailleurs que là où l’OTAN allait forcément le bombarder.

Je n’aborde pas ici l’éthique de l’OTAN dont nous savons déjà tous ce qu’elle vaut depuis des années.

Connaissant l’OTAN comme je la connais, je n’aurais pas fait le même choix que lui.

[ A moins que, je l’ai dit, avant ce bombardement, l’OTAN ne s’en fût jamais prise à une maison. Auquel cas, je comprendrais un peu mieux le choix de ce colonel. Alors l’OTAN avait-elle, avant ce cas, bombardé des maisons ? Je n’en sais rien exactement mais a priori, il me semble qu’elle avait très vite bombardé tous les lieux où Kadhafi était susceptible de se trouver, lieux militaires et lieux civils ]

Tout cynisme martial bien compris, ce qui serait extrêmement choquant, même pour nous qui fabriquons des armes terribles, serait de découvrir que l’OTAN, que Sarkozy, que Obama, que Cameron, savaient que cette nuit là, le colonel ne s’y trouvait pas et que ne s’y trouvait que sa famille (non militarisée).

Michel Collon n’a évidemment pas pu fournir une telle info mais tend à nous y faire croire


Sans cette preuve de cynisme absolu, nous pouvons toutefois considérer le principe suivant :
L’OTAN décidait en étant guidée par des renseignements. Ces renseignements lui avaient probablement indiqué non des certitudes de présence mais seulement des probabilités de présence du colonel. Or, à mon sens, le diagramme de renseignement devait indiquer 100% de probabilité de présence de sa famille + 90% de probabilité de présence du colonel.

Sans donc aller jusqu’à prétendre que l’OTAN savait qu’il n’y avait que sa famille, j’irais bien à dire que l’OTAN savait qu’elle tuerait plus probablement une épouse civile, des serviteurs civils et des enfants, que le colonel lui-même (faisant alors de lui, s’il en réchappait, un kadahfiste jusqu’auboutiste)


Là, je tiens donc un raisonnement. Complet ou pas, bancal ou pas, je veux bien en discuter.
Et je reproche à Collon de n’avoir pas tenu un raisonnement similaire pour lequel il lui aurait fallu commencer par nous exposer que Khouildi Hamidi était un colonel et un des plus anciens soutiens militaires de Kadhafi, non un paisible zoologiste.

Je lui reproche que n’avoir tiré que la très facile ficelle de l’émotion. Exactement comme BHL l’avait fait.
L’émotion c’est ce qui hystérise et les hystéries, surtout collectives, je sais où elles mènent.

N’était-ce pas l’émotion provoquée par la reprise en boucle des menaces de Kadhafi contre Benghazi qui avait hystérisé une grosse part d’entre nous au point de la convaincre qu’il fallait intervenir ? 

Sauf erreur, je pense avoir été le seul à avoir dit qu’il fallait considérer ces menaces comme un cinéma culturel propre aux raïs. J’avais dit qu’il y a dans ce peuple, une tradition de mots forts en manières de chef absolu mais que les raïs adoraient se montrer magnanimes (sur les grandes échelles, pas trop sur les petites). Nous ne devions donc pas hystériser sur le fait qu’un raïs donne de la « grosse voix ».

C’était déjà à l’émotion et en partant sur le 11 septembre + les bombardements des Kurdes aux armes chimiques + les SCUD et autres « armes de destruction massive » que les EU ont réussi à former une coalition hystérique contre Saddam.
Et là, on a encore utilisé l’émotion sur la base de « grosse voix » qu’avait faite Kadhafi pour se donner le droit de l’attaquer.


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