Aussi
aberrant cela vous paraitra-t-il mon « sentiment » est que le but (au début tout au
moins) des « parrains otanesques » étaient de sauver la mise à Gaddafi
et d’aboutir à un compromis avec les « rebelles » : ce qui en soit n’allait
même pas à l’encontre des mesures néolibérales prévues par le fiston Saif…"faire
de la Libye un pays géré par des managers" : je pense que les otanesques
étaient bien plus dérangés par l’obscur CNT et ses premiers avatars que par le
Colonel…qu’il connaissait, et depuis des années déjà, l’anomalie géopolitique
représenté par la Libye de l’archi-roi
des Berbero-arabes, Bantous et Zoulous, avait été intégrée à leurs
dispositifs géostratégiques : disons que la Libye gaddafienne une fois sortie de
son isolement pouvait apparaître beaucoup moins comme un « problème »
que la Libye post-gadaffienne autant qu’inconnue esquissée par les rebelles…
Il me
semble, qu’au départ, les otanesques ont su aussi bien cyniquement et
opportunément manipulé les rebelles que le régime : avant même leur intervention,
l’apparition-appât-leurre de la flotte US et autre « au large » a conduit : d’un les rebelles à sortir à découvert et
perdre leur avantage sur le terrain (état euphorique qu’ils ne pouvaient se
permettre : chaque avance allongeant leurs lignes d’approvisionnement/communication
et les confrontant dés lors à des questions logistiques qu’ils n’étaient pas en
moyen de résoudre, donc urgence-sans-stratégie qui a au final effectivement
ralenti leur progrés, autant qu’empêcher qu’ils consolident leurs positions à
l’ouest de Benghazi par exemple ou dans la création d’une zone-tampon ou ligne
de front bien définie) autant qu’a aussi durci la ligne de Gaddafi&Co (la
ruée vers l’Est à la vue des navires occidentaux) :
d’où
précipitation dans les deux camps, sous le regard « au large » des
futurs « parrains otanesques du CNT », et ainsi régime/rebelles se sont
pour ainsi dire auto-neutralisés : permettant l’intervention de l’OTAN très rapidement :
intervention qui d’ailleurs en raison de sa « basse intensité »
(comparée au Kosovo ou à l’Irak, je précise) semble bien avoir au départ eu
pour but soit de permettre un compromis régime/rebelles et donc stabilisation
rapide, soit avoir le temps de « tutéliser » mais aussi connaître les
dits rebelles, soit pouvait avoir comme objectif de favoriser une partition de
la Libye (ici encore obligeant à un compromis rebelles/régime : les uns
disposant des infrastructures de raffinement et export du pétrole, les autres
du dit pétrole).
Donc
je pense, que l’intervention otanesque relève plus de l’opportunisme (qui peut
bien entendu être prédateur) que d’un quelconque programme secret antérieur…d’autant
plus que dans cette hypothèse du prémédité, l’Algérie aurait été un objectif stratégique
bien plus intéressant que l’anomalie gaddafienne…les stratèges otanesques ont
juste su baisé les deux camps selon le moment opportun pour chacun : rien ne
dit, comme déjà dit, que le CNT ne baisera pas ses démocrates parrains…