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Commentaire de Scual

sur Huxley, Orwell et la fin du capitalisme


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Scual 31 août 2011 14:56

C’est un article très intéressant.

Cependant il suppose un capitalisme pur dont les règles auraient en quelque sortes été trahies par les États dominants aujourd’hui.

En réalité le capitalisme (disons le orthodoxe) porte en lui les germes de son auto trahison. En effet le capitalisme donne le pouvoir au capital. Les dominants grâce à ce système ont donc le pouvoir de modifier les règles qui ont fait d’eux des dominants, pour les avantager encore plus et ainsi de suite etc...

Par conséquent le capitalisme ne peut être qu’un système finissant par la domination quasi totale des riches sur la société. Il ne peut en être autrement. Cela prend le temps que ça prend, mais ça fini forcément comme ça. Et cela va d’autant plus vite que le système politique est corruptible.

En réalité la forme finale que fini par atteindre le capitalisme, c’est le féodalisme. Les petits bourgeois deviennent des ultra-riches, puis les ultra riches deviennent de véritable seigneurs. La comparaison avec le moyen-age est d’ailleurs très pertinente. Si le féodalisme de l’époque reposait uniquement sur la possession de la terre, c’est parce que la terre était l’outil de production. De nos jours, les territoires où les seigneurs dictent leur propres règles et font le pluie et le beau temps en commandant à leurs serfs, c’est les entreprises, les usines, les grands commerces...

Au fond si les « seigneurs » partent s’installer en Chine c’est pas simplement parce que l’ouvrier y est moins cher, c’est parce que leur pouvoir en leur domaine y est plus absolu. Salaire, mais aussi temps de travail, de repos, liberté d’agir et de penser, de se syndiquer, droit de quitter l’enceinte de l’entreprise, conditions de travail, dangerosité, pollution... L’ouvrier chinois se rapproche plus du serf que de l’employé, parfois il se rapproche même plus de l’esclave que du serf, en réalité !

Voila donc l’objectif de l’UMP et autre libéraux, PS inclu : le retour au féodalisme. Le terme libéral est bien sur uniquement réservé à la liberté des ultra riches dans leurs entreprises. Liberté étant synonyme de pouvoir, il s’agit bien de donner le pouvoir aux entreprises et donc à leurs possesseurs.

Et après ça on nous dit que cette droite là ne serait pas au même titre que la droite nationaliste, carrément extrême... nous verrons bien si la société à laquelle on aboutira à force de donner le pouvoir et tout les droits aux riches tout en les retirant aux autres sera extrême ou pas...

En tout cas si on veut conserver un capitalisme qui ne dérive pas, il faut un contre-pouvoir politique extrêmement puissant et incorruptible. Il ne doit pas seulement être détaché totalement des entreprises privées et exclusivement porté sur l’intérêt général et le long terme, mais il doit aussi être partie prenante dans des secteurs clés de l’économie afin d’avoir un poids effectif sur celle-ci. Il doit être incontournable et systématiquement gagnant dans toute négociation avec le secteur privé. Le système bancaire de crédit et la monnaie nationalisés seraient un bon début. Ajoutons y les transports, les communications et l’énergie. Voila qui devrait déjà suffire à dominer les négociations et à donner envie de respecter les règles...

Bien sur il faut aussi une meilleure organisation et règlementation des médias, sinon on nous fera croire n’importe quoi et voter contre-productif. Les journaux appartenant à ceux là même qui on racheté les entreprises à privatiser ne nous ont-ils pas fait croire qu’il fallait effectivement vendre pour pas cher et « pour notre bien » ? En réalité privatiser ces secteurs a été un véritable transfert de pouvoir de la démocratie c’est à dire l’État, vers les seigneurs. Pour résumer, avant on pouvait leur couper l’électricité et les priver d’essence, maintenant c’est eux qui peuvent nous couper l’électricité et nous priver d’essence. Si c’est pas un transfert de pouvoir ça, alors qu’est ce que c’est ?

En tout cas pour comprendre le capitalisme, il ne faut pas seulement le prendre comme un système théoriquement pur et figé dans le temps. Il évolue et abouti forcément à la négation de ses propres règles. La théorie du capitalisme orthodoxe ne tient tout simplement pas debout. Elle suppose que ceux qui ont le pouvoir économique de fait, renonceront à leur pouvoir politique, lui aussi de fait, au profit d’un idéal démocratique qui en plus est en opposition totale avec ce qui fait leur richesse et leur domination. C’est impossible tout simplement.


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