• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de velosolex

sur Huxley, Orwell et la fin du capitalisme


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

velosolex velosolex 31 août 2011 19:59

Je ne vois pas trop où l’auteur veut en venir, et quelle couleuvre il veut nous faire avaler, en disant que le capitalisme porte en lui une genèse de justice sociale et d’émancipation, permettant aux plus pauvres d’accéder à la fortune, dans une sorte de mouvement gracieux... Ce n’’est pas vraiment le mécanisme d’exploitation que Marx a si bien traduit. Le système capitalisme se fout pas mal de l’humain, seul l’intéresse le retour sur investissement, et les mécanismes permettant de l’optimiser.
Quant à penser que le capitalisme est incompatible avec l’absolutisme, il suffit de se rappeler des années noires des dictatures argentines et chiliennes. Les systèmes de répression et de contrôles ont mille visages, et peuvent être mises en service de n’importe quelle cause, comme tant de mercenaires, qui se vendent au plus offrant.
Le goulag et la police politique existait sous le tsar, et cette fascination du contrôle est le propre des régimes qui refusent tout changement, et se sentent dépositaire d’une sorte de droit divin, leur permettant d’emprisonner, de torturer et d’enfermer sans état d’âme, que ce soit sous la longue dictature espagnole ou dans le régime nord-coréen.
La plus grande difficulté rencontrée par la police politique, et par tous les manipulateurs, c’est la limite de l’intendance : Que pouvait-on faire contre ces noyaux de résistance qui choisissait la clandestinité, la lutte armée.
Bien qu’on est pendant longtemps trouvé Orwell démodé, il se pourrait bien que l’horreur informatique, permettant de ficher et de retrouver séance tenante n’importe quel citoyen s’apparente assez au monde qu’il avait décrit dans 1984, avec cette émergence des écrans, surveillant les individus même dans leur sphère privé. Ces téléviseurs, que l’on n’a pas le droit d’éteindre, et dans lesquels big brother vous suit du regard, ressemblent comme des frères à des écrans d’ordinateur branchés sur internet....
Huxley et Orwells, deux auteurs qu’on oppose souvent, en pure perte, tant ils se complètent dans leur analyse. Deux vrais gentlemans anglais, des esprits brillant et novateurs, détestant les écoles, les courants de pensée toute faite dans lesquels on a tenté de les emprisonner.
Deux types en l’occurrence assez insaisissables, que certains classaient à droite, ou à gauche, et qui en fait étaient d’ailleurs.
Orwells, dans 1984 a été vu comme un réactionnaire, caricaturant le communisme, et condamnant le rêve des travailleurs, alors que son histoire et son engagement montre un vrai socialiste, mais ayant compris très tôt l’horreur stalinienne, et son mécanisme d’oppression. Il faut lire « hommage à la catalogne » racontant ses souvenirs de la guerre d’Espagne au coté des républicains, et son désenchantement, devant le bannissement et la condamnation des membre du POUM, dont il faisait parti.
La calomnie et la désinformation, condamnant ce parti révolutionnaire par d’autres communismes, lui donneront sans doute un aliment certain pour écrire son œuvre maitresse, 1984....
Huxley, issu d’une famille de scientifique, a très bien compris les mécanismes d’oppression à l’œuvre, dans les promesses d’une offre de bonheur,et de la prise en charge des problèmes existentiels. 
A ceux qui trouvent ces auteurs pessimistes, il faut rappeler que ce n’étaient pas précisément des intellos de salon, style BHL. ( surtout Orwell qui est mort à à peine 50 ans) Ils se sont cogné tous deux à la vie, en tant que lutteurs, comme ces vieux loups de mers qui ont doublé le cap Horn, et n’avaient envie de faire plaisir à personne, mais ont tenté d’apporter leur témoignage, en se moquant bien s’ils allaient choquer.
A ce titre, on peut leur tirer notre chapeau

Bravo à l’auteur de lancer un débat sur ces deux hommes, ça nous change des aventures de DSK au sofitel !


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès