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Commentaire de Richard Schneider

sur Les pédagogistes sauveront-ils l'école ?


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Richard Schneider Richard Schneider 2 septembre 2011 18:48

À J.MOUROT :

Je vous le concède : la pensée de Meirieu est plus complexe que ce que nous lisons au fil des réactions. Il a cependant « influencé » un grand nombre Pédagogues qui ont été son relais : à tous les stages auxquels j’ai assisté, les IG, IPR et IEN présents nous assénaient le même slogan : « l’élève est au centre de la classe, ou »il faut que l’élève se construise son savoir « etc ... Vous devez connaître la rengaine.
C’est vrai que c’est dans le privé que l’on a assisté aux premières tentatives pédagogiques »constructivistes« . Ces expériences avaient lieu devant un public restreint et choisi, et étaient menées par des enseignants bien moins protégés par leur statut que ceux du public. 
Ce que l’on nomme pégagogisme prend ses racines modernes chez Freinet peut-être. Mais la méthode Freinet faisait appel à un travail personnel des élèves, préparé par le Maître, à l’écriture et à l’imprimerie : il y avait des règles très précises qu’il fallait apprendre et respecter. Aujourd’hui, c.à.d. depuis une bonne trentaine d’années, il n’est pas recommandé d’exiger des règles : l’élève doit les inventer tout seul. Aujourd’hui - et je ne mets pas en cause Meirieu - le Maître devient une sorte d’animateur, vaguement imprégné de psychologie, et non plus un point repaire indispensable au groupe-classe. N’ayant plus aucune autorité face aux gamins et face à ... leurs parents, il donne l’impression de naviguer à vue, tentant de mettre en pratique depuis Jospin les »trucs« qu’il a pu retenir lors de son séjour à l’IUFM. Un animateur BAFA, connaissant un peu Laing ou Winnicott, ferait bien mieux l’affaire que lui.
Vous en conviendrez, le résultat est catastrophique. Le Collège est unique en son genre : tous les élèves, les bons, les mauvais, les illettrés ... s’amassent dans la même classe. L’enseignement spécialisé a été décapité. Trop cher, pas rentable !
Avec l’autonomie des établissements qui se profile, - une idée chère à Meirieu - les maires, les directeurs, les chefs d’établissement auront la mainmise sur le recrutement des personnels. Mais aura-t-on encore besoin d’enseignants ? Des animateurs et des surveillants rempliront bien mieux les objectifs du pouvoir :  »former" une main-d’œuvre servile, sans esprit critique, car a-culturée, qui perpétuera sans pb. le système ultra-libéral qui s’est approprié le monde depuis ... une trentaine d’années.

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