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Commentaire de Pyrathome

sur Fukushima, tournée mondiale


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Pyrathome Pyrathome 3 septembre 2011 14:20
L’impact de Tchernobyl revu à la hausse : près d’un million de morts
JEUDI, 30 DéCEMBRE, 2010

Combien de morts la catastrophe de Tchernobyl, survenue en 1986 a-t-elle causés ? Derrière cette interrogation, c’est toute la dangerosité de la filière électronucléaire qui est posée. Elle n’est donc pas anodine, en ces années de retour en grâce de l’atome et de lobbying intense des milieux nucléocrates. La question semble élémentaire ; mais lui apporter une réponse se révèle ardu.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont on serait en droit d’attendre qu’elle serve de lieu d’expertise à ce sujet, est en effet liée de manière contractuelle depuis 1959 à l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA). Résultat : elle a toujours fait le black out à ce sujet.

Un lien incestueux qui est dénoncé par un collectif antinucléaire – Independant-WHO (pour une OMS indépendante)1. C’est ce groupe qui organise depuis 2007 un piquet de protestation quotidien devant le siège de l’organisation onusienne.

En septembre 2005, un colloque de l’OMS avait abouti à un chiffre extravagant démontrant la mainmise du lobby nucléaire : il n’y aurait eu que 4000 morts liés à la catastrophe de Tchernobyl. Une position qui avait été dénoncée comme « négationniste » par les associations de défense de l’environnement. Vu le tollé, l’OMS avait ensuite quadruplé ces estimations, sans fournir d’explication à ce sujet. Le chiffre « officiel » est donc aujourd’hui de 16 000 décès.

Bien loin des chiffres réels, les travaux sur le terrain menés en Ukraine – lieu de la catastrophe–, en Biélorussie et en Russie – pays qui ont subi de plein fouet le retombées radioactives – donnent des chiffres beaucoup plus élevés : entre 600 000 et 900 000 vies perdues.

Recherches précieuses

Si l’on considère uniquement les liquidateurs, cette « chair à neutrons » utilisée pour déblayer les décombres de la centrale, on compte d’ores et déjà près des 125 000 morts (sur les 830 000 personnes mobilisées).

Jusqu’à présent, ces travaux, notamment ceux du professeur Youri Bandajevski et du professeur Vassili Nesterenko (décédé en 2008) ont été disqualifiés par les experts occidentaux prompts à mettre en doute toute recherche n’émanant pas du cénacle des grandes universités.

Cela sera un peu plus difficile à l’avenir : l’Académie des sciences de New York a consacré au début de l’année 2010 un volume de ses annales2 à cette problématique. Une validation ou, du moins, une entrée dans le champ scientifique occidental de ces années de recherches. « On peut bien sûr beaucoup critiquer les ex-républiques soviétiques, mais s’il y a un domaine où elles étaient avancées, ce sont bien sur les disciplines techniques et scientifiques où leurs chercheurs étaient de haut niveau », relève Alison Katz, coordinatrice de l’association Independant WHO, qui diffuse cette étude dans les milieux critiques face à l’atome.

Les effets sanitaires observés sur le terrain sont encore mal connus. L’ouvrage met en évidence toute une série de pathologies liées à la radioactivité et guère documenté dans la littérature officielle.

Traduction précieuse

L’ouvrage est volumineux et très technique. Ce sont près de 5000 articles et recherches qui ont été condensés et, surtout, traduits en anglais, langue de communication scientifique par excellence. Le matériau est fort riche. Les auteurs ont notamment eu accès à des données encore classifiées il y a quelques années. Introduites dans certains modèles épidémiologiques reconnus, ces chiffres obligent à reconsidérer l’ampleur de la catastrophe.

Ils mettent en évidence l’ampleur des retombées radioactives : 10 milliards de curies (soit 200 fois plus qu’initialement prévu et 100 fois plus que les retombées générées par les bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki). Entre 1986 et 2004, ce sont ainsi près d’un million de personnes qui ont perdu la vie de par le monde.

Pollution durable

Un chiffre plus élevés que certaines extrapolations menées au début des années nonante. Certaines études – celles qui avançaient des hypothèses pessimistes – tablaient alors sur un chiffre équivalent, mais sur une quarantaine d’années. Il semble donc avoir été atteint en la moitié moins de temps.

Dans la région fortement irradiée – Biélorussie, Ukraine et Russie –, le taux de certains cancers a progressé de 40%. Mais l’ouvrage évoque aussi les retombées mesurées en Europe du Nord, en Amérique du Nord ou en Afrique : la radioactivité de Tchernobyl peut être mesurée dans les sédiments du Nil. Et elle est là pour des durées d’ordre géologique (de 20 000 à 200 000 ans). I

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