Cette phrase vous a visiblement blessé. J’en suis désolé.
Il y a des emplois qui sont, dans la manière imposée par l’entreprise, peu et même pas du tout honorable pour celui qui accepte de l’occuper.
Je comprend que beaucoup de gens n’ont pas la possibilité de choisir car il faut payer son loyer et faire manger ses enfants. Par un retour de fortune, j’ai été à une époque dans cette situation. Pour acheter à manger à mes gosses, je devais aller chaque semaine chercher des bons d’alimentation à la mairie. C’est une expérience que je ne souhaite à personne. Votre amour propre en prend un bon coup, tant à la mairie que chez les commerçants à qui vous présentez les bons en paiement.
Mais j’ai aussi eu, toujours à cette époque, et malgré ma situation financièrement difficile, la ressource de quitter un emploi mal considéré par mon employeur. Ce n’est pas parce qu’on est dans la panade qu’on doit tout accepter des autres. La dignité est la première valeur d’un humain. Elle est associée à la liberté et il faut avoir du courage pour défendre l’une et l’autre. On doit accepter d’en payer le prix.
Croyez-moi : on se sent beaucoup plus fort quand on est fier de sa dignité conservée.
Il n’y a pas de sots métiers mais il y a des métiers faits sottement, et ce de manière imposée. On n’est pas obligé d’accepter de se conduire sottement. Le travail doit valoriser celui qui le fait et non l’avilir. Les employeurs veulent remplacer les employés par des robots et, quand ce n’est pas possible, imposent aux employés de se conduire en robots (discours formaté, tournures de phrases, expressions, formules à l’emporte pièce, formules de politesse stéréotypées, ...) et tout cela enregistré pour flicage ; cela n’est pas honorable et indigne d’un être humain. Vous n’accepteriez pas qu’on impose un tel comportement à vos enfants à l’école et vous l’acceptez pour vous-même ?