Article qui dit des choses justes pour ce qui est des mesures immédiates. Mais rien n’est dit sur une nouvelle forme de société où le pourrissement actuel sera rendu impossible.
On
aimerait déjà penser à ce que sera le « nouveau paradigme » -comme on dit si
bien- qui, de la mort tant du socialisme que du libéralisme, devra faire la
synthèse pour un nouvel équilibre de la société, au travers de la paix et d’une
grande justice.
Tout d’abord, pour éliminer toute confusion, il faut dire que le
monde sera toujours capitaliste. Si vous possédez votre petite entreprise, même
à la maison, vous posséderez un capital et vous le défendrez. Se dire
« anti-capitaliste » est donc une absurdité.
Ensuite, si votre affaire marche bien et que vous avez besoin de
fonds pour la développer et créer des emplois,
- soit vous emprunterez pour
quelque temps à la banque publique -oui je dis bien « publique »
c’est-à-dire appartenant en majorité à l’État dans lequel vous résidez et
auquel vous élisez des représentants ;
- soit vous rechercherez des
partenaires financiers qui prendront part à votre société en tant
qu’acteurs.
Il n’y aura pas d’autre méthode de financement. La banque privée et
la bourse auront vécu. La société civile demandera des citoyens, s’ils ont des
avoirs à placer, de les placer directement soit à moindre risque dans la banque
d’état, soit à risque accru, mais aussi avec un droit de contrôle, dans une ou
plusieurs entreprises auxquelles ils seront bien obligés de s’intéresser en
pratique.
Il n’y aura plus aucune manigance boursière, fini le grand casino.
Ne restera en place que la négociation naturelle et la loi simple des marchés.
Les transactions seront toutes régulées et le
rôle essentiel de l’État sera de faire en sorte que tout se passe selon
les règles du jeu.
Vous pourrez vous payer un millième de la maison Dassaut si cela
vous chante. Vous aurez alors une voix sur mille au chapitre. Si votre fortune
est plus restreinte, vous investirez dans le petit hôtel du coin ou dans la
ferme bio de votre copain. Au lieu « d’investir », chacun se sera enfin
véritablement investi. Chacun sera un acteur et non pas un
« actionnaire. » Ce sera enfin une société bien plus saine ; elle sera
libertarienne et non pas libérale.