L’accident près du site nucléaire de Marcoule, dans le Gard, n’a pour l’instant pas eu de conséquence pour l’environnement. L’analyse d’échantillons prélevés sur le site du centre de traitement des déchets nucléaires (Centraco), appartenant à une filiale d’EDF, où un four de métallurgie a explosé lundi, n’a pas montré de« marquage radiologique associé à cet accident », a indiqué, mardi 13 septembre, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
Une « première analyse » en laboratoire d’échantillons d’herbe prélevés en cinq points au voisinage de l’installation Centraco « a confirmé l’absence de radioéléments artificiels », précise l’IRSN sur son site Internet. Une analyse plus poussée effectuée sur trois des cinq échantillons confirme « l’absence de marquage de l’environnement », ajoute l’institut.
La radioactivité était « très, très faible » au sein du four, qui contenait quatre tonnes de métal, avec « 67 000 becquerels », pour l’ensemble du chargement, avait indiqué dès lundi un expert de l’IRSN, Olivier Isnard. « C’est très peu, donc on ne s’attend pas à avoir un impact dans l’environnement », avait-il ajouté, précisant qu’une équipe avait été envoyée de Cadarache (Bouches-du-Rhône) pour opérerdes prélèvements.
L’EXPLOSION A EU LIEU APRÈS UNE INTERVENTION HUMAINE
Le four de Centraco qui a explosé lundi, faisant un mort et quatre blessés, servait à fondre des déchets métalliques (vannes, pompes, outils divers) provenant d’opérations de maintenance ou de démantèlement d’installations nucléaires, afin d’en réduire le volume pour les conditionner. Selon les premières auditions, le four, qui avait connu « des pannes diverses la semaine précédente », avait été« remis en route le matin même » et il est monté en température jusqu’à 1 500 degrés.
Pour une raison encore inconnue, « la fusion du métal ne s’est pas faite, ce qui aurait conduit le fondeur », mort, à « intervenir à l’aide d’une barre à mine », a expliqué le procureur de la République de Nîmes, Robert Gelli. « C’est quelques secondes après cette intervention que l’explosion aurait eu lieu », a-t-il ajouté, comparant l’explosion a « un geyser de métal », qui a touché les deux personnes à proximité du four.
Trois enquêtes sont ouvertes par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), par les gendarmes et par l’inspection du travail pour éclairer les circonstances de l’explosion. Les enquêteurs n’ont pas encore eu accès au lieu en raison de la température. Les premières analyses sont prévues mercredi. Une information judiciaire sera ouverte « dans les prochains jours contre X pour homicide et blessures involontaires », a précisé le procureur.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/09/13/pas-de-contamination-de-l-environnement-apres-l-accident-de-marcoule_1571811_3244.html