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Commentaire de eric

sur La fin de l'Histoire... de France ?


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eric 15 septembre 2011 06:39

Andromede, je comprends votre commentaire comme allant dans le sens d’une confirmation de ma première hypothèse. Une méconnaissance croissante de l’intelligentsia d’universitaire et notamment historique de gauche de la société en dehors d’elle même.
Une baisse qualitative dans la logique de la pensée.

Ce que vous décrivez n’existe en gros pas. C’est une sorte de fantasme d’ une gauche qui s’est inventé un ennemi à son image. La gauche poste néo marxiste reste matérialiste et idéologique, il faut donc bien qu’il y ait en face la même chose.

L’ultralibéralisme n’existe pas en tant que force politique et sociale :
Il n’est pas un parti de droite dans le monde démocratique, ou que ce soit, qui ait présidé à une baisse en valeur absolue des moyens de l’État, tout au plus des baisses relatives.
Au contraire, les gouvernements de gauche, toujours favorables à l’interventionnisme, conduisent à peu prêt systèmatiquement des politiques qui produisent une hausse en part relative de la part de l’État dans l’économie.
Partout dans le monde l’électorat religieux pratiquant est une des bases de toutes les droites. Et cela est vrai de de Gaulle comme d’Adenauer, comme du Tea party ou des républicains. On peut penser ce que l’on veut des politiques mises en œuvre, mais sur le plan idéologique, cet électorat est évidemment moins obnubilé par l’homo oeconomicus que par exemple toutes les gauches. Passer ses dimanches à chanter et prier est en tout état de cause plus éloigné de considérations économiques que les passer dans un syndicat ou un parti politique.
Avant Emmanuel Todd, il n’y a ma connaissance pas un penseur postnéomarxiste capable d’interpréter comment les superstructures idéologiques sur-déterminent parfois les infrastructures économiques. Et encore est il obligé de recourir à des déterminismes plus ou moins inconscients pour rester dans le cadre d’une pensée au fond matérialiste.
Encore aujourd’hui, il et sans doute moins difficile pour un Jésuite de comprendre ce qu’est un Potlach que pour un marxiste.
De par le fait, c’est effectivement dans les société libérales commercantes d’Europe du nord qu’est, non pas née, mais c’est épanouie, la révolution industrielle, et effectivement pas chez les grands propriétaire terrien de type aristocratique (donc étatiques),adeptes de l’agriculture extensive des grandes latifundia sud américaines. Je vous renvoie au livre de Trevor Roper sur Erasme.

Évidemment on peut proclamer le « naufrage intellectuel de la droite » mais alors cela pose quand même une question de fond : toutes les démocraties libérales ont connu des périodes de gestion de droite plus longues que des gestions de gauche. Toutes les gauches de gouvernement des dits pays évoluent vers des pensées de plus en plus libérales. En France, les intentions de vote à droite montrent à entre 55 et 60 % au premier tour des présidentielles, et à gauche, les candidats à la candidature sont d’autant plus populaires qu’ils ont une image plus libérale.
Cela reviendrait à dire que plus la gauche aurait intellectuellement raison par rapport à une droite naufragée, moins elle serait populaire dans l’électorat, ce qui pose à nouveau la question de sa capacité à embrayer sur la société. A quoi cela sert-t-il d’avoir raison tous seul dans son coin ?


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