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Commentaire de Illel Kieser ’l Baz

sur Autisme : les psychanalystes dans « Le Mur »


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Illel Kieser ’l Baz 18 septembre 2011 07:26

« C’est passionnant ce qu’ils racontent, pourquoi l’inceste père-fille fait-il des filles seulement un peu débile et l’inceste mère-fils de psychosés ? » (hacheii)

J’ai cru, d’abord, qu’il fallait prendre ça au deuxième degré. Hé bien non, il existe encore, en France, des personnes qui boivent ces paroles et les répètent comme sorties d’un bréviaires de haute magie. Ça rappelle, en effet, ces grimoires dans lesquelles on trouve autant de formules incompréhensibles faites d’un mélange de bas latin et de mots inconnus.
Je croyais que l’influence de la psychanalyse avait tendance à baisser en France. Je me trompais.
L’article rappelle combien ce courant nous a plongé dans une profonde régression qui contribue à un retard d’environ 30 ans en matière de recherche psychologique et clinique.
Une précision, tout de même, la psychanalyse n’a jamais été entendue comme une thérapie. Elle ne l’est que accessoirement. Mais la pensée psychanalytique a profondément pollué le discours et les théories de la psychologie, étouffant notamment un courant français initié par Pierre Janet, prolongé par d’autre continuateurs. Les prosélytes psychanalystes ont capté les circuits de l’édition, de la formation universitaire et il ne se passe aucun congrès de psychologie sans un psychanalyste de service pour nous servir le dogme de la secte. (Ça fonctionne comme une secte)

Concernant l’autisme et ce que les auteurs de l’article nous disent de l’attitude archaïque de certains psychiatres et psychologues est vrai depuis les années 70. C’est vrai aussi pour d’autres singularités. Hacheii en signale une : les rescapés de l’inceste. Les mots que je reprends ici sont insensés. Mais d’où un clinicien sérieux peut-il tenir ces pseudo-certitudes totalement folles et étrangères à la réalité psychique ? La pathologie n’est pas du côté des autistes mais de ces charlatans.

Maintenant, et pour conclure, il est un peu trop rapide et facile de dénigrer les « psys » (psychologues, psychanalystes et psychiatres)
Heureusement, la réalité« est bien plus nuancée et bien des »psy", hors psychanalystes, sont conscients de ce qui est écrit par egalited.
Je reçois souvent des étudiants fraîchement diplômés qui, libérés du carcan universitaire, commencent leur vraie formation clinique.

Enfin, il y a les hypothèse génétiques et neurophysiologiques. Pour l’instant, il convient de rester modeste. On trouvera toujours une base génétique à toute forme de singularité mais il ne faut pas oublier que le génome ne détermine pas ! Attention, donc, aux velléités d’y toucher trop vite. Quant aux neurosciences, pour l’instant, l’autisme ne les intéresse que très peu. La recherche dans ces sciences reste liée aux lois du marché, très peu de recherche fondamentale.

L’article, écrit par un collectif de parents, montre à quel point, dans le domaine de la psychologie, il a fallu attendre plus de 40 ans pour informer et casser des préjugés. C’est encourageant et, en même temps scandaleux car cela montre à quel point la psychologie clinique est demeurée figée.


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