@Wàng>> Voilà pourquoi, contrairement à ce que me conseille M. Samba, je n’aime pas réagir avec ce type de mots trop outranciers. Je sais que bien souvent je les regrette parce qu’à me laisser emporter je dis aisément des amalgames et des choses inintelligentes. Je vous en ai dites quelques unes, et je vous ai fait des remarques irrespectueuses ; même si je vois que vous les prenez tranquillement, je n’aurais pas dû.
Je ne vais pas revenir sur le fond du propos, je pense que vous m’avez bien compris. Nos logiques sont trop profondément divergentes ; si vous pensez sincèrement que votre attitude est civique et que sa généralisation correspondrait au bien commun, j’avoue qu’avec les plus intenses efforts d’imagination je ne puis comprendre dans quel phantasme libéral vous semblez vivre. Mais au moins, si vous avez la sincérité d’y croire, cela vous dispense de mes remarques à l’emporte-pièce concernant votre mère ou « l’estime de vous-même ».
Juste pour rétablir un peu la facilité et la bêtise auxquelles je me suis laissé allé sur le point des obligations grecques. Bien évidemment, il serait stupide et autoritaire de vous reprocher de ne pas acheter des valeurs à l’évidence déclinantes : toute personne à le droit à ce qu’on n’exige pas d’elle qu’elle se ruine. Prenez plutôt ma remarque pour la teneur de vos propres mots : quand vous parlez de ce « genre de merdes », vous parlez de titres qui représentent le déclin de la condition sociale d’un peuple, dont des millions de pauvres gens qui n’ont jamais cherché qu’à travailler pour nourrir leur famille. C’est un niais lieu commun, mais c’est la vérité, et comprenez que le mépris de vos mots peut entraîner de compréhensibles - à défaut d’être légitimes - excès d’humeur chez vos interlocuteurs. De plus, c’est par ce genre de mots et de considérations que s’alimentent l’angoisse et la méfiance qui plombent les investissement, donc l’économie et les débouchés sociaux pour ce pays (comme pour d’autres). Vous le savez fort bien. En ce qui me concerne, mon portefeuille même ouvert est vide ; je n’ai donc pas la chance de pouvoir me culpabiliser à l’idée de ne pas secourir la Grèce.
Je maintiens toutefois lorsque vous parlez de « tirer profit de l’inflation ou de la ruine des systèmes sociaux », je ne sais pas comment vous prétendrez que ce type de placements puisse être responsables, moraux ou citoyens. Ce mot de « traître », je vous l’écrivais plutôt en songeant à ces lignes que celles sur la dette. Comme je l’ai dit, vous avez très bien compris mon message ; le ton était inapproprié, mais je n’ai pas grand envie de me tempérer sur le fond.