• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de mike gallantsay

sur 11 / 09 - Une théorie de la conspiration


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

mike gallantsay 20 septembre 2011 04:21


Croyez-moi, si vous voulez argumenter sérieusement sur les zones d’ombre de cette affaire, faites le ménage dans tout ce qui est « folklorique » 

« Retenez juste ceci, E=1/2mv2 »

Oh ! Merci pour ce précieux indice, professeur ! E=1/2mv² ! Sans blague ! Voilà qui explique tout ! Les ténèbres se dissipent. Remarquez... E=mgh aussi... Et E=1/2ε0E² des fois que le frottement de l’avion aurait électrisé la moquette ! Ou même E=1/2B²/μ0 si on s’était servi d’un gros électro-aimant...Mais on peut aussi envisager E=hν, et même, pourquoi pas E=mc²...

Moi aussi je peux frimer en exhibant des formules.

Qu’entendez-vous prouver avec celle-là, niveau 1ère S ?

Que l’énergie cinétique des n étages supérieurs tombant de la hauteur d’un étage sur ceux qui restaient était suffisante pour réduire la tour en poussière ?

« ...faites vous mêmes un petit calcul de l’énergie... »

Chiche ?

Vous connaissez la masse de ces étages ? Pas moi. A ce que j’ai lu de ci de là, au total on aurait retrouvé 185 000 tonnes d’acier en bas. Qui serait parties en Chine fissa, d’ailleurs, ce qui n’a l’air de vous poser aucun problème... Ben à moi si !

D’ailleurs, je n’arrive pas encore à le croire, dix ans après. Car enfin, en supposons d’énormes camions, 60 tonnes, combien de rotations pour évacuer tout le bazar ?

3700 !

Non mais vous imaginez le cirque ? 3700 rotations de camions de 60 tonnes ? Et combien de cargos ? En comptant 3 rotations par jour — Il faut quand-même le temps de charger surtout dans l’effroyable bordel qu’est Ground zéro — comme la Fema (commission d’enquête) a obtenu le droit de visiter au 12ème jour, quand tout l’acier était parti... Un calcul très élémentaire nous dit qu’il y a eu au moins 300 camions de 60 tonnes en action pendant 12 jours sur le site !

La réactivité des américains est stupéfiante. En 24h, ils vous trouvent une entreprise de transport disposant de 300 monstres avec leurs chauffeurs, prêts à intervenir sur un claquement de doigts, sans aucune préparation logistique...

Passons...

Allez, comptons large : 200 000t soit 100 000 par tour et un cinquième qui se casse la gueule. Disons 20 000t... Mais le béton ? Vous avez une idée vous ? A la toute fin du « debunking » de Quirant l’expert en expertise, que j’ai sous les yeux, http://www.bastison.net/ZIDEOS/AUGC09_04-21_QUIRANT.pdf on me dit :

    « En outre, compte tenu de l’énorme énergie potentielle liée à la masse des tours (près de 300 000 tonnes) »

C’est d’ailleurs la seule donnée chiffrée que vous trouverez dans ce rapport d’expert ... Ayez confiance ! Par exemple, pour « expliquer » pourquoi l’effondrement ne s’est pas arrêté :

    « Que les auteurs souhaitent démontrer l’arrêt ou la poursuite de l’effondrement, tous passent par une première étape où ils considèrent qu’un bloc de plusieurs étages chute sur une structure intacte située juste en dessous. La distance de chute est prise égale à 3,75 m, la hauteur d’un étage. Il est possible alors de calculer l’énergie cinétique acquise par le bloc supérieur supposé en chute libre. »

C’est évidemment possible... Je vais bien essayer ! Mais il ne le fait pas...

Parce-qu’il faudrait quand-même nous dire combien d’étages comporte le fameux "bloc de plusieurs étages." Ne serait-ce que pour avoir la masse... Parce-qu’avant il faudrait me convaincre qu’il existe ! Car depuis dix ans que je regarde les vidéos, et sous tous les angles, je ne vois que poussière qui choit et immeuble qui poudroie...

Passé les 2 premières secondes, vous voyez des blocs d’étages qui tombent sur les autres, vous ?

Et puis il faudrait nous expliquer, pourquoi, systématiquement, sur 110 étages, la majorité d’entre eux non affaiblis par l’incendie, toutes les attaches, et tous les piliers, cèdent simultanément. Parce que sinon, le fameux bloc de plusieurs étages invisible à l’œil nu mais toujours en chute libre (Pourquoi ?) se casse la gueule vers l’extérieur. Il suffirait d’une résistance une fois, à un seul angle d’un seul étage, pour qu’il bascule vers la rue et que cette étrange réaction en chaîne s’arrête.

Mais non ! Bons petits soldats disciplinés, nos piliers cèdent et les attaches se brisent toutes à l a bonne cadence, au 1/10 de seconde attendu, dans une parfaite chorégraphie digne des Ziegfeld folies...

Ce passage est particulièrement instructif de la méthode Quirant, relisons :

    « Que les auteurs souhaitent démontrer l’arrêt ou la poursuite de l’effondrement, tous passent par une première étape où ils considèrent qu’un bloc de plusieurs étages chute sur une structure intacte située juste en dessous. »

Que les auteurs souhaitent démontrer !! Mais qui leur demande de démontrer quoi que ce soit ? On veut juste comprendre !

Tous passent par une première étape !! Parce-qu’il va de soi qu’aucun autre scénario, des explosions par exemple ! N’est envisageable. Pankake theory for ever ! Une fois cette prémisse acceptée, les experts n’ont plus qu’à bricoler les paramètres à rentrer dans l’ordinateur pour « prouver » que l’effondrement ne peut pas s’arrêter.

Mais si cette prémisse est fausse ?

Des dizaines de témoins, sur le vif, parlent d’explosions. Pourquoi ne pas examiner l’hypothèse explosions ? Au lieu de chercher à démontrer... Comme disaient les vieux informaticiens :

    « Garbage in ! Garbage out ! »

De la merde à l’entrée, de la merde à la sortie ! Mais encore une fois admettons...

300 000 tonnes. Les deux ? Une seule ? Et quelle est la masse qui s’est effondrée ? Il ne juge pas utile de me tenir au courant... Bon je pars sur 300 000 tonnes pièce. Donc, environ 100 000 d’acier et 200 000 de béton. Dont 1/5 : 60 000 t qui tombent sur le reste.

En tous cas, pour la chute libre v=gt et h=1/2gt² donc v=√2gh. J’ai bon ? Un étage, c’est quoi ? 3 mètres ? 3,75 dit Quirant... Allez 4 ! En chute libre v=√2x9,81x4 ≈ 8,85m/s disons 9m/s. 30 km/h

Oui mais... En chute libre ! Et c’est bien ça qui fait problème, toutes ces attaches qui craquent exactement en même temps, ces piliers d’acier soi-disant ramollis façon guimauve qui n’opposent tout soudain plus la moindre résistance, d’un coup ! Pouf !

Mais admettons toujours... Donc, 60 000t tombent toutes droites sur le reste de la tour et la percute à 9m/s et donc E= 30 000 x 81≈ 2400 Méga-Joules.

Sur qu’il vaut mieux ne pas se mettre en travers... Mais relativisons un peu. Soit un TGV de 285 tonnes lancé à sa vitesse de croisière de 200km/h, soit 55m/s ; énergie cinétique E = ½ 285 x (55)²= 431 MJ .

A oui ! Quand-même ? Le sixième de l’énergie supposée suffisante pour pulvériser la tour ? Ouais... Mais il y a pire... Un Boeing de 300 tonnes à 800 km/h, soit 220m/s, développe E= ½ 300 x (220)² = 7260 MJ !!!

Non ? Presque trois fois la mise ? J’vous crois pas !

Ben, faites le calcul vous-même, comme vous dites si bien...

Et oui ! Le problème c’est V² ! Pour le Boeing 220² = 48 400 ! Pour les étages : 81... Plus de 500 fois la mise ! Voilà qui compense largement le rapport de masse...

Résumons-nous : le Boeing, en percutant la tour, lui communique une énergie cinétique d’environ 7000 Méga-Joules  ; la-dite tour morfle, mais bon... Même pas mal ! Elle reste bien droite debout, et en tous cas ne se transforme pas, en quelques secondes, sous nos yeux ébahis, en une gigantesque colonne de poussière. Une petite heure après, vaincue par des incendies que nous devons croire — Puisque ce n’est pas ce que l’on voit ! — infernaux, une trentaine d’étages se détachent et percutent ceux qui restent en leur communiquant 2400 MJ, soit presque trois moins et là...

Étrange non ?

Je vous entends déjà hurler à l’imposture ! Que je confonds tout ! Amalgame pervers ! L’avion frappe perpendiculairement et les étages détachés longitudinalement ! Premier cas : travail de la force nul, 2ème cas maximal. une question de cosinus...

Je vous l’accorde, mais tout de même, les dits étages en chute libre n’ont pas le tiers de l’énergie de l’avion... Elle est quand-même passée quelque part cette énergie. J’entends que mal appliquée, elle n’aurait pas pu détruire la tour entière, mais, si le tiers suffit à accomplir cet exploit, on pourrait quand-même s’attendre à ce que, juste au moment de la collision les étages concernés, au moins, partent en poussière, non ! Et que donc, ceux qui sont au dessus, désormais retenus par rien s’effondrassent dans la rue ?

Mais pas du tout. Une boule de feu, des façades déchiquetées, un incendie, mais pas la moindre once de béton pulvérulent... Ce sera pour tout à l’heure...

Admettons encore... Après avoir bouffé la couleuvre et le boa, on passe au plat de résistance.

Donc : 2400MJ d’énergie cinétique vont réduire en fine poussière, en quelques secondes, 200 000 tonnes de béton. En très fine poussière... De celle qui te reste dans les poumons pour le (bref) restant de tes jours...

D’autant que juste après l’impact — C’est ce qu’on voit ! Pas ce qui sort des super-ordinateurs — les fameux étages marteau-pilon se désintègrent quasi instantanément. Bon, c’est le boulot des 2400MJ ! What’s the matter ? D’accord, mais une fois désintégrés, qu’est-ce-qui continue à percuter les étages inférieurs ? Pourquoi ça ne s’arrête pas ?

Ok !... Donc les 2400MJ se sont répartis à proportion : 1/5 vers le haut, 4/5 vers le bas. Oui, sous quelle forme ? Une onde de choc qui ébranle tout l’immeuble ? Auquel cas, il devrait se désintégrer d’un seul coup, du haut en bas en une seule fois et pas se pulvériser quasiment à la chute libre du haut vers le bas, étage après étage.

    « Y’a kelk chose qui cloche là-dedans J’y retourne immédiatement ! »

En tous cas, 2400MJ sont très suffisantes pour désintégrer 200 000 tonnes de béton... Jérome Qirant est catégorique :

    « il a été montré que l’énergie nécessaire à la pulvérisation de ce béton était une fraction assez faible de l’énergie totale disponible » (Bazant et al, 2008, Greening 2006).

Puisqu’il le dit...

Il le dit, mais ne le prouve pas ! Quelle est l’énergie de cohésion du béton ? Quel était le diamètre moyen des particules ? Comment fait-t-on le calcul ? Secret défense... Non ! Argument d’autorité, ce qui est à peu près le seul dont il dispose vraiment : « … il a été montré »…

Se référer à Bazant et à Greening...

Vous avez-lu Bazant et Greening, vous ?

OK ! Je n’y connais vraiment rien de rien en béton et n’ait pas la moindre idée de l’énergie nécessaire pour en réduire une tonne en poudre. Doit quand même en falloir un paquet, si je me réfère aux efforts déployés pour péter la vieille dalle de ma maison au marteau piqueur... Masse volumique entre 2 et 2,6... Y’avait même pas une ½ tonne... Et il n’était pas réduit en fine poussière, un tas de gravats c’est tout...

De surcroit je suppose que pour des tours de 400m de haut, on doit utiliser des bétons hautes performances : plus de 80MPa de résistance à la compression... Autre chose que dans ma cuisine... Il y en a eu 200 000 tonnes pulvérisées, tout de même...

Mais ce doit être des résultats connus, dans le bâtiment. Moi, je ne demande qu’a m’instruire...

Enfin, parlons des débris qui tombent sur les immeubles voisins...

Tu parles de débris ! Des fragments d’os humains sur le toit de la Deutsche Bank à plus de cent mètres de là ! Petits les débris hein... Pulvérisés façon puzzle eux aussi...

Par quel miracle ?

Et ces poutres de 40 tonnes fichées dans les façades des immeubles à des centaines de mètres ? Plantées comme des flèches. On s’essaye à estimer l’énergie cinétique ? Mais ce ne serait pas le plus intéressant, moi ce qui me passionne, c’est plutôt la quantité de mouvement. Parce que c’est une donné vectorielle... Et que donc elle donne des indications sur la direction des vitesses initiales.

Je suis un grand naïf. J’accorde d’emblée ma confiance. Aux damoiselles, au curé, au placier en assurances... J’ai une propension navrante "à prendre les campanules pour les fleurs de la passion" comme disait l’autre, mais je voudrais quand-même comprendre par quel prodige un gradient de pesanteur, par définition vertical, peut expédier des poutres de 40 tonnes horizontalement, ou, à tout le moins avec un angle conséquent avec la verticale.

SVP, pas l’air comprimé qui s’échappe ! Mon infinie crédulité a des limites.

Si il y a eu des explosions, je comprends.

Si la pesanteur est seule à l’œuvre, je ne comprends pas.

Et quand je ne comprends pas je me braque.

C’est humain non ?











-


-
- -


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès