Fuite ?
Dès ses premières déclarations à la presse, le
porte-parole du NYPD, Paul Browne, a largement accrédité la thèse de la
« fuite » précipitée de DSK, circonstance aggravante qui corrobore le
sentiment de culpabilité du fautif. Il a notamment révélé que, dans sa
précipitation, le patron du FMI aurait oublié son portable et plusieurs
« effets personnels »
dans la suite louée pour une nuit.
Mais DSK a lui-même téléphoné à
l’hôtel pour faire récupérer son portable à 15 h 40. Difficile de
comprendre un tel geste en cas de fuite. C’est cet appel de l’intéressé
qui a d’ailleurs permis à la police de localiser le « fugitif » et de le
faire cueillir sur le tarmac de l’aéroport de JFK, par des
fonctionnaires du Port Authority, dix minutes seulement avant le
décollage.
Alors que la presse américaine évoquait, au début, une « facilité de vol » permettant
au patron du FMI d’emprunter un avion d’Air France à la dernière
minute, il semble établi que son billet sur le vol AF23 à destination de
Paris ait été réservé bien à l’avance.
Les policiers ont assuré disposer de vidéos sur les quelles DSK avait «
l’air très pressé ».
Mais on ne sait pas quelles caméras de sécurité de l’hôtel ont filmé
son départ. Certains employés du Sofitel, qui étaient présents lors du
check-out de DSK, ont, eux, affirmé «
qu’il avait l’air normal et qu’ils n’avaient remarqué rien de particulier ».
Selon la police new-yorkaise, Dominique Strauss-Kahn aurait quitté
précipitamment l’hôtel Sofitel où il était descendu, en abandonnant son
téléphone portable et ses effets personnels.
Mais après avoir retracé
l’emploi du temps du président du FMI, la police a annoncé que le billet
d’avion Air France New-York-Paris était prévu depuis des semaines.
D’autant qu’à peine arrivé à l’aéroport, il se serait rendu compte de
l’oubli d’un téléphone portable et aurait donc appelé la réception de
l’hôtel pour s’assurer que son téléphone lui soit retourné. C’est
apparemment cet appel-là qui aurait permis aux autorités américaines de
le localiser et de l’intercepter. Pourquoi aurait-il passé ce coup de
fil, a indiqué « Les Échos ». Cette explication irait donc à l’encontre
des premières thèses faisant état de « fuite ».
Les premières informations faisaient aussi état de l’abandon par DSK
d’un téléphone portable, fait qui étayait aisément la théorie d’un
départ précipité voire d’une fuite. Or, on a appris ce matin que DSK
n’avait pas du tout « oublié » son téléphone mais bel et bien perdu dans
l’hôtel. Ce serait même lui qui aurait appelé l’hôtel de l’aéroport
pour savoir si l’équipe de nettoyage ne l’avait pas retrouvé dans sa
chambre. « Dominique Strauss-Kahn aurait été vu quittant son hôtel
newyorkais très calmement, et non pas dans la précipitation, comme
indiqué précédemment », rapporte un témoin du Sofitel au quotidien 20 minutes.