Le fait que la monnaie qui est
déposée sur les comptes à vue est « prêtée » (qui plus est avec des intérêts)
constitue bien une création monétaire, puisque les déposants comme les
emprunteurs peuvent la dépenser. C’est ce qu’expliquait Maurice Allais dans L’impôt sur le Capital et la réforme monétaire
(Hermann, 1977, p. 177).
Paul Jorion me laisse perplexe
sur ses évitements, comme il laisse perplexe ceux qui en fait le blog Plus loin que Jorion : http://postjorion.wordpress.com/about/.
Dans un échange de mails que j’avais initié à propos de la création monétaire, Paul
Jorion m’avait promis il y a deux ans et demi qu’il avait la réfutation de
Maurice Allais, et qu’il en réservait le secret pour son prochain livre...
Laurent Pinsolle, auteur de l’article
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/quand-le-philosophe-paul-jorion-98259
, y pointe justement que la lacune de son livre est qu’il n’y a aucune réponse
convaincante sur ce point mais une étrange éludation :
« Enfin, l’auteur affirme de manière un peu rapide que « les
banques centrales – et elles seules – sont en charge de création
monétaire ». Un simple cours de comptabilité, ou, par exemple, le livre de
Pierre-Noël Giraud, « Le
commerce des promesses » permettent de comprendre que ce sont
les banques privées qui créent la monnaie aujourd’hui. En outre, si l’assertion
de l’auteur était juste, le bilan de la BCE serait équivalent à la masse
monétaire de la zone euro. Or, il n’en représente que 20% (2000
milliards contre 9500), et leurs évolutions sont totalement dé corrélées. »