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Commentaire de Christophe

sur Et si nous n'étions que des théocraties travesties ?


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Christophe (---.---.252.125) 16 mars 2006 11:44

Monsieur Reboul,

Je ne pense pas que M. Murcia, notre auteur, présente une situation aussi cloisonnée que celle que vous présentez.

En faite, il me semble même sentir la volonté de nuancer ce que vous définissez comme une théocratie et une démocratie instaurée sur des valeurs héritées d’une religion. Le propos nuance donc l’intervention directe d’une religion dans le politique et l’influence indirecte, culturelle d’une religion dans le politique.

La philosophie métaphysique de Descartes n’a pas réussi à se détacher de la religion ; pas plus que la philosophie de Pascal. Certes, l’évolution de la philosophie est parvenu à distancer les préceptes religieux dans notre histoire. Mais était-ce une distanciation ou une rupture ?

Par ailleurs, la démocratie s’applique à une société dans laquelle les citoyens ne peuvent qu’accepter les préceptes démocratiques. Or, l’influence du religieux dans nos cultures n’est pas à démontrer ; elle est d’une évidence frappante, malgré le détachement.

Pour illustrer cela, voyons le comportement humain dans sa phase de construction pour atteindre le statut d’adulte. Un enfant, adolescent, à un moment ou à un autre, devra assurer ce que certains appellent une rupture avec ses parents ; d’autres parlent de distanciation. Ce caractère particulier ne laisse aucunement supposer que cette distanciation consiste à renoncer aux valeurs et préceptes transmis par les parents ; il y a transfomation mais pas rejet de l’ensemble des connaissances.

Comme pour la religion, à un niveau collectif, n’est-ce pas ce que nous avons opéré vis-à-vis de la religion ?

Certes, votre propos est cohérent dès lors que vous définissez la théocratie comme vous le faites ; mais dans un sens plus profond, plus ouvert, reste la question de l’influence du religieux sur les démocraties. Quelle est la force de cette influence dans l’inconscient individuel et collectif ? Dans ce contexte, la théocratie comme vous la définissez, n’est-elle pas, d’une certaine façon, une définition rassurante évitant de voir ressurgir nos « vieux démons » ? L’Homme n’influence-t-il pas son environnement pour le rendre plus rassurant à ses yeux ? Et ces questions s’appliquent tout autant à la philosophie.

Il existe, dans les sciences, une question actuellement sans réponse : l’observateur influence-t-il sur les résultats de l’expérience ? Transposez cette question à d’autres sciences, telle la philosophie, et peut-être s’ouvriront d’autres horizons.


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