S’il est vrai qu’Asselineau a moins étudié la question que Chouard, il relève un problème au quel Etienne n’a jamais répondu, et qui, à lui seul, invalide l’ensemble de sa proposition.
Le principal inconvénient du système de tirage au sort est le facteur “temps”.
Afin de prendre des décisions éclairées, il faudrait que les tirés au sort basent leur choix sur des informations non biaisées en rapport avec des questions hautement complexes. C’est d’ailleurs le sens de la remarque d’Asselineau lorsqu’il dit que les problèmes que nous rencontrons actuellement sont d’une complexité absolument sans comparaison avec ceux auxquels les grecs devaient faire face. Plusieurs raisons à cela :
1) Le nombre des paramètres inhérents à chaque problème : prenons l’exemple intemporel de l’agriculture. Alors que la politique agricole athénienne ne dépendait que de facteurs peu nombreux et relativement simples à appréhender (assolement biennal, allocation des sols et des ressources, commerce etc.), il faut désormais prendre en compte les problèmes liés à la pollution des nappes phréatiques, aux OGM, engrais, PAC, évolution du prix des matières premières, taux de change etc. L’assimilation de tous ces paramètres et leur synthèse est indispensable à l’élaboration d’une politique stratégiquement intelligente pour la France. Et il en va de même pour à peu près toutes les questions stratégiques : défense, éducation, industrie, santé, commerce, immigration etc.
2) Le nombre des problèmes auxquels nous sommes confrontés. Il est évident qu’une stratégie nationale globale vise à appréhender toutes les questions sus-cités ainsi que leurs interrelations. Or, la mondialisation progressive a entrainé une multiplication exponentielle de ces relations, du fait du nombre de pays concernés et des nouveaux secteurs d’activité apparus. Peuvent être cités en vrac, les questions énergétiques, nouvelles technologies, médias etc. Chaque domaine venant se superposer à un maillage règlementaire, économique et stratégique de plus en plus complexe, créant un nombre exponentiel d’interrelations supplémentaires à prendre en compte.
Nous avons alors à faire à un gigantesque mécanisme fait d’intrications à plusieurs niveaux dont il faut trouver la calibration parfaite.
Se fonder une conviction intime sur ces questions complexes demande des capacités de synthèse très développées, ce qui n’est évidemment pas du ressort de tout le monde. Et c’est bien normal. Certaines personnes ont un esprit analytique, d’autre seront plus à l’aise dans des activités manuelles. Or nous partons du postulat que ce seront les mêmes qui seront au pouvoir.
Se pose alors la question de la formation à l’exercice du pouvoir. C’est là qu’entre en jeu le facteur temps. Combien de temps cela va-t-il prendre pour former des individus à être capables faire une synthèse si globale d’un si grand nombre de questions et d’interrelations ? 5, 10, 15 ans ? Cela vari évidemment en fonction des gens. Qui va accepter de passer 10 ans de sa vie à se former à l’apprentissage du pouvoir en vue de l’exercer pendant un court mandat ? En clair, qui va accepter de sacrifier sa vie au nom de l’intérêt général de son pays, et ainsi de renoncer à ce à quoi il aspire profondément ?
Nous concluons donc à la nécessité d’une sélection par examens ou par reconnaissance des pairs des individus destinés à diriger la nation. Cela commence à ressembler à un système ENA + élections non ? En tout cas, le système n’est déjà plus horizontal et directement démocratique.
10/10 01:36 - Devo
UP ! Get up,Stand up !! Sinon ne prétez pas gare aux trolls qui sommeillent sous cet article (...)
25/09 17:47 - Edmon
« Asselieau s’est fait virer en 2004 de l’intelligence économique pour avoir remis (...)
04/06 09:20 - Anderson
Il est un peu dommage que ceux qui méprisent ainsi le tirage au sort des « magistrats de la (...)
14/03 11:00 - Slift
09/10 02:13 - fr_lh
Encore un qui ne s’est pas donné la peine de lire ou d’écouter - réellement - les (...)
09/10 02:04 - fr_lh
Encore un qui intervient sans avoir pris la peine - le temps - d’écouter ou de lire - (...)
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