Chaque femme se fait son idée de sa féminité ; il n’ y a donc pas de féminité générale qu’il faudrait défendre. Ce qui est en cause c’est la question de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes et le fait que certaines femmes pour des motifs religieux, sociologiques ou psychologiques, refusent cette égalité dans tous les domaines de la vie privée et sociale.
Il est dans ce cas tout à fait normal que certaines femmes luttent idéologiquement (et non pas par la contrainte), contre cette discrimination dans les têtes de celles qui la subissent, plus ou moins consentantes. Sans le mouvement féministe il n’y aurait ni le droit à l’avortement (ce qui n’en fait pas une obligation, mais une liberté de décision), ni même le droit à la contraception dont toutes les femmes bénéficient.
Quant à l’état démocratique il est tout à fait juste qu’il prenne des mesures contre des pratiques qui remettent ouvertement en cause son principe fondateur de l’égalité des femmes et des hommes : c’est son devoir de défendre les valeurs d’égalité et de liberté comme fondements de la démocratie. Les tunisiennes qui refusent que futur état tunisien remette en cause le principe de la laïcité et de l’égalité des droits des hommes et des femmes font leur devoir de femmes libres.
Ceci n’a rien à voir avec de prétendues spécificités féminines, prétendument naturelles (ne pas confondre sexe, genre et sexualité !)