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Commentaire de Luis Gonzalez-Mestres

sur Vitesse de la lumière. A propos de l'expérience OPERA


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Luis Gonzalez-Mestres 1er octobre 2011 14:44

Bonjour,

Merci infiniment à l’auteur de l’article et à ceux des commentaires pour toutes ces références à mon travail.

La relativité n’est pas un dogme, et aucune théorie physique ne s’est avérée éternelle lorsque la précision de mesures expérimentales a progressé. C’est pourquoi, ayant été moi-même à l’origine de l’hypothèse des superbradyons (particules avec masse et énergie positives pouvant se déplacer beaucoup plus vite que la lumière), je me suis intéressé aux résultats d’OPERA.

Après tout, le modèle des « préons » dont seraient faites les particules actuellement appelées « élémentaires » est déjà ancien. Mais contrairement à l’hypothèse initiale d’Abdus Salam et d’autres chercheurs, j’ai fait valoir que si les préons existent vraiment, rien n’exige que leur vitesse critique dans le vide soit proche de celle de la lumière.

Si « nos particules » sont des excitations d’un milieu (le « vide » formé d’une matière plus fondamentale), on est plutôt dans une situation proche de celle d’un solide où une invariance du type Lorentz existe pour les phonons dans la limite des basses fréquences mais avec la vitesse du son comme vitesse critique. A savoir, un million de fois plus faible que celle de la lumière. Si la vitesse de la lumière joue dans notre vide le rôle de celle du son dans un solide ou assimilé, alors on peut s’attendre sans aucun problème à une vitesse critique beaucoup plus grande pour les « préons ». Je pense toujours que ce raisonnement est juste et matérialiste.

Mais en ce qui concerne les résultats d’OPERA, un examen détaillé met en évidence des inconsistances impossibles à rattraper que j’ai evoquées ici :

http://arxiv.org/abs/1109.6630

et déjà, de manière préliminaire, ici :

http://arxiv.org/abs/1109.6630

En bref, avec l’anomalie de vitesse plaidée par OPERA pour le neutrino associé au muon, il faudrait que le pion et le kaon chargés possèdent la même anomalie pour pouvoir émettre des neutrinos de cette nature. Conservation de l’énergie oblige : où aller chercher le complément d’énergie du neutrino qui découle de son anomalie de vitesse critique ?

Ce qui pose déjà très directement de sérieux problèmes (désintégration directe spontanée du pion et du kaon émettant un photon, etc...). De même, dès lors qu’elle s’est propagée au pion et au kaon, l’anomalie doit aussi laisser une trace chez le proton. Et dans ce cas, quel que soit le signe de l’anomalie, on arrive à des effets exclus par l’expérience : désintégration spontanée du proton émettant un photon, ou désintégration d’un gamma en un proton et un antiproton.

Je dirais donc requiescat in pace pour l’annonce d’OPERA. Même si j’aimerais bien être contredit.


Quant à ce qui a pu se passer, il y a peut-être une piste ici :

http://arxiv.org/abs/1109.6160

The OPERA neutrino velocity result and the synchronisation of clocks

Carlo R. Contaldi

(Submitted on 28 Sep 2011 (v1), last revised 29 Sep 2011 (this version, v2))
The CERN-OPERA experiment claims to have measured a one-way speed of neutrinos that is apparently faster than the speed of light c. One-way speed measurements such as these inevitably require a convention for the synchronisation of clocks in non-inertial frames since the Earth is rotating. We argue that the effect of the synchronisation convention is not properly taken into account in the OPERA analysis and may well invalidate their interpretation of superluminal neutrino velocity.

(fin du résumé)


A voir de plus près...


A suivre, au besoin.

Bien cordialement
Luis Gonzalez-Mestres

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