Je crois saisir comment vous raisonnez.
Il me semble que vous oubliez
un peu la composante temps.
De
sorte que, si je ne m’abuse, votre raisonnement reposerait au final sur
le prémice suivant :
"Un agresseur condamné une fois pour agression ou viol ne saurait être à
nouveau condamné pour d’autres faits similaires qui n’ont jamais été
jugés, ni pour ses éventuels crimes/délits futurs".
Ce n’est
pas comme ça que ça marche...
Je ne cherche pas à
calculer le nombre d’agresseurs existant à un instant t. Ni le nombre de
victimes par agresseurs. Les évolutions de la population carcérales se
calculent en fonction du nombre de condamnations par an et de la durée
des peines effectuées.
10 fois plus de victimes qui portent
plainte, ça fait 10 fois plus d’infractions dénoncées. Avec un même taux
de condamnation, ça fait 10 fois plus d’infraction condamnés. Et avec
un même nombre de victimes par agresseur condamné, ça fait 10 fois plus
de condamnés.
Sauf à supposer que dans les 90% de violences non
dénoncées, il y a un nombre significatif de cas qui n’auraient pas dû
aboutir à une condamnation supplémentaire si ils avaient été dénoncés.
C’est-à-dire un nombre significatif de cas remplissant les critères
suivants :
* agresseur déjà dénoncé par l’une des 10% de victimes qui
portent plainte,
* agresseur appartenant à la petite minorité de
ceux qui sont effectivement condamnés à l’issue des poursuites,
* faits non-dénoncés ayant été commis avant la condamnation de
l’agresseur
(sans quoi, il serait jugé pour sa récidive).
J’ai, en effet, considéré ces cas comme quantité négligeable au regard
de la multiplication des condamnations qui seraient prononcées si 10
fois plus de violences étaient dénoncées.