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Commentaire de samuel_

sur « La France » n'a jamais commis aucun crime


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samuel_ 7 octobre 2011 20:44

 Salut,

 Le texte que j’ai écrit n’est rien d’autre qu’une réponse a votre question.

 Du point de vue objectif de l’historien, en ce moment, « la France » et « le peuple français » n’existent pas, et donc ne font rien, parce que « la France » est une idée nationale, et le peuple français est une population vue comme réalisation de cette idée.

 L’historien ne voit pas d’idées, il ne voit donc pas « la France ».

 L’historien voit une population française, mais il ne peut voir cette population comme la réalisation d’une idée, c’est à dire comme « un peuple ».

 L’historien voit un Etat français érigé au nom de « la France », mais l’Etat français n’est pas une idée, c’est une chose concrète, ce n’est donc pas « la France ».

 Du point de vue de l’historien, ce n’est donc pas « la France » qui bombarde la Lybie, mais l’Etat français, eventuellement avec l’assentiment de la population française, mais pas avec l’assentiment du « peuple français » que l’historien ne voit pas.

 L’historien ne voit ni « la France », ni « le peuple français » agir, mais par contre le raconteur de mythes voit cette idée qu’est « la France », et il peut voir la population française en tant que réalisation de cette idée, c’est à dire en tant que « peuple français ».

 Seul le raconteur de mythes peut, voyant un homme ou un Etat ou une population, agissant au nom de « la France », inscrire cet acte dans l’identité de la France, c’est à dire voir cet acte comme un acte fait par « la France », donc par une idée, ou voir cet acte comme fait par « le peuple français », donc par une population en tant qu’elle est la réalisation d’une idée.

 Il y a des actes que le raconteur de mythes choisit d’inscrire dans l’identité de « la France », en disant que c’est « la France » ou « le peuple français » qui les a faits.

 Et il y a d’autres actes que le raconteur de mythes choisit de ne pas inscrire dans l’identité de « la France », en disant que l’Etat français, la population française, ou tel ou tel individu, n’ont engagé que leur honneur en faisant cet acte, mais pas celui de « la France » ou du « peuple français », qui eux n’ont pas fait cet acte.

 Si le raconteur de mythes aime « la France », il choisira de dire que tous les beaux actes faits en son nom honorent « la France », et s’inscrivent dans son identité, ont été faits par « la France », ou « le peuple français ».

 Mais que tous les crimes faits au nom de « la France » sont des trahisons de « la France », mais ne s’inscrivent pas dans son identité, n’ont pas été faits par « la France », n’engagent que l’honneur de ceux qui les ont faits mais pas celui de « la France ».

 En effet, pour qu’un crime puisse faire partie de l’identité de « la France », puisse être fait avec l’assentiment de « la France », et qu’elle ne se sente pas trahie par ce crime, il faudrait a priori que « la France » aime le crime par essence.

 Or celui qui aime « la France » ne peut dire que par essence, elle aime le crime.

 « La France » est une idée, or en agissant au nom d’une idée, on peut l’honorer ou la trahir, mais on ne peut donc la souiller.

 Attribuer un crime à une idée n’est pas un constat objectif, c’est un acte de haine contre cette idée.

 Donc si l’Etat français, avec l’assentiment de la population française, a commis un crime, celui qui aime « la France » dira qu’en commettant ce crime, l’Etat français et la population française n’engagent que leur honneur a eux, mais pas celui de « la France » au nom de laquelle ils agissent : ils trahissent « la France » mais ils ne la souillent pas.


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