En effet. Ce qu’il faut comprendre c’est que les opérateurs d’un groupe tournant couplent la machine au réseau à l’aide d’un fréquencemètre qui leur permet d’accorder la vitesse de rotation de cette machine avec la fréquence du réseau : car il faut savoir que cette dernière n’est ni plus ni moins que l’image de la vitesse de rotation commune de tous les groupes de productions tournants, couplés au réseau et, de ce fait, asservi par lui (on dit accrochés au réseau). Selon le nombre de paires de pôles de l’alternateur concerné, cette vitesse de rotation est de 1500 ou de 3000 tours/minutes.
Une fois le couplage au réseau réalisé, on affiche une pente de montée en puissance, conforme aux instructions de RTE ; les systèmes de régulation fréquence-puissance, automatiques, s’imposant ensuite d’eux-mêmes à la machine.
Il faut savoir également que, pour pouvoir se coupler au réseau et y rester, les éoliennes modernes, synchrone, sont équipées d’un système électronique de régulation, sophistiqué, consistant, dans un premier temps, à redresser le courant alternatif produit, puis à re fabriquer artificiellement un courant alternatif auquel on donne rigoureusement les valeurs « fréquence » et « tension » du moment, sur le réseau. Ensuite, s’agissant de la prise de puissance, « va comme je te pousse », en fonction des conditions aérologiques : aux autres groupes de se démerder pour maintenir la stabilité du réseau ! Ces éoliennes n’ont pas à se préoccuper du bordel qu’elles foutent sur le réseau, puisque leur énergie fatale est prioritaire sur toutes les autres.
Quant aux éoliennes asynchrones, ce ne sont que des moteurs asynchrones que l’on force à tourner au-delà de la vitesse de synchronisme pour les obliger à déverser l’excès d’énergie correspondant sur le réseau. Ces machines, gourmandes en énergie réactive, sont de véritables poisons pour la stabilité de la tension du réseau. Ce n’est pas pour rien qu’on s’efforce de les remplacer partout.
André Pellen