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Commentaire de Imhotep

sur Le triple échec des Primaires socialistes


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Imhotep Imhotep 10 octobre 2011 18:28

Voilà un autre avis d’un homme qui ne doit pas être adhérent à l’UMP. Médiapart n’est pas un repère de fan de Copé (Philippe Marlière, Professeur de science politique à University College London)

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Primaire socialiste : une fuite en avant qui fragilise la gauche
30 Septembre 2011 Par Philippe Marlière
Primaire socialiste, morne plaine. Les militants socialistes semblent déboussolés par la campagne 2011. Faut-il s’en étonner ? Non, tout dans la procédure de la primaire devait produire un tel résultat. Faut-il s’en inquiéter ? Oui, cette primaire est faussement démocratique, fragilise le Parti socialiste et, par ricochet, l’ensemble de la gauche. Elle pourrait même hypothéquer la victoire de la gauche à l’élection présidentielle. Imposée dans des conditions rocambolesques, la primaire représente le colmatage institutionnel d’une crise politique.
 
Le 1er octobre 2009, les adhérents socialistes ont entériné le principe de la primaire « ouverte » ; une procédure qui paradoxalement leur a retiré le pouvoir exclusif de choisir leur candidat. On doit à Terra Nova, un thinktank proche de Dominique Strauss-Kahn, et de publications proches du PS (LibérationLe Nouvel Observateur) d’avoir dicté les termes du scrutin à des dirigeants socialistes hostiles. S’inspirant des expériences de la gauche italienne (2005) et de la campagne Obama (2008), les promoteurs de la primaire ont estimé qu’elle formerait le socle de la reconquête du pouvoir par la gauche. Présentée comme le nec plus ultra de la démocratie participative (« tous les électeurs de gauche peuvent voter »), la primaire socialiste est censée trancher la lancinante question de leadership. Ses artisans ont assuré qu’elle susciterait une dynamique politique, mobilisant partis et électeurs, jusqu’à la victoire. Le précédent italien n’a guère refroidi les ardeurs réformatrices. E pur si muove ! En 2005, la primaire de la gauche italienne a investi Romano Prodi, le plus droitier des candidats. Au pouvoir, le gouvernement Prodi a mené une politique qui a tourné le dos aux attentes populaires. La coalition de gauche a implosé et Silvio Berlusconi a aisément remporté l’élection suivante. Depuis, la gauche italienne est sans leader reconnu, fragmentée et impuissante.
 
La primaire a encore accentué le phénomène de personnalisation de la vie politique, clé de voûte des institutions de la 5e république. Arnaud Montebourg, candidat à l’investiture et rare partisan au PS d’une 6erépublique parlementariste, a été l’infatigable architecte de la primaire en interne. Pourtant, être en faveur d’une 6erépublique et défendre la primaire sont deux positions totalement contradictoires. M. Montebourg promeut un mode de désignation qui exacerbe une compétition entre candidats auto-proclamés. Dans ce cadre, les militants sont devenus dispensables, voire un rappel gênant de « l’archaïsme partisan ». Les candidats l’ont bien compris, s’affranchissant du projet socialiste et « partant à la rencontre des Français » selon un schéma de deuxième tour d’élection présidentielle.

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