Pour commencer, je voudrai ici remercier tous les commentateurs qui ont pris part à ce débat, qui je l’espère va continuer et s’approfondir.
Je voudrai vous dire que, compte tenu, d’une part, de ce que certains d’entre vous ont écrit, et d’autre part du fait que nous ne pouvons faire d’article de plus de 2 voire 3 pages, (j’au déjà été rappelé à l’ordre sur la longueur de mes articles), je n’ai donc pas eu la latitude de poser mon point de vue de manière approfondie et, je souhaiterai donc, recentrer ce débat, afin de mieux clarifier, et son objet et surtout, les questionnements qu’il est censé représenter.
Tout d’abord, les commentaires faits par Christophe à ceux de Sylvain et Marsupulami auraient pu être les miens. Cela étant dit, de quoi ai-je voulu parler ?
1. « je me suis interrogé un peu plus que je ne l’avais fait jusque là, sur ce qu’était, ou plus prosaïquement, ce que l’on entendait par ’’Démocratie’’ » ; et pas sur ses origines ;
2. j’écrivais : « La Démocratie est un concept philosophique. Les valeurs scellées dans nos constitutions, sont, de manières directes ou indirectes toutes nées de valeurs religieuses, et, ainsi, le concept qui les sous-tend s’ajuste en permanence, selon l’évolution sociétale issue des progrès techniques et sociaux. Les religions qui étaient à l’origine de ces valeurs ont elles aussi, plus ou moins évoluées, mais pas de manière corrélative » ;
3. J’ai dit : « Nous en arrivons, à ce stade, à nous demander, si par un manque de maturité ’’démocratique’’, nous ne serions pas prisonniers de ’’Dieu’’ et des ’’démons’’ qui caractérisent la nature humaine ? Comme on peut le constater, avec un point d’interrogation à la fin, comme pour l’article lui-même d’ailleurs.
4. J’ai cité Raymond Aron à partir de son Introduction à la philosophie politique-Démocratie et Révolution, car je pense qu’il a été un des observateur des plus lucides de notre vie démocratique contemporaine, et je suis quasi convaincu, qu’aujourd’hui il aurait les mêmes questionnements ;
5. J’ai cité Fareed Zakaria, et j’ai dit en le citant : « En fait, et même si je ne partage pas totalement nombre des positions qu’il soutient dans les autres articles, je pense, que ce qui précède est le nœud gordien de ce qui se passe actuellement dans l’entendement que l’on a de la Démocratie et de ce que l’on considère comme non démocratique, voire Théocratique » ;
6. J’écrivais : « La différence se situe donc entre démocratie florissante et libéralisme constitutionnel inexistant. De cette différence découle, le questionnement qui est mien, ne serions nous pas, tout comptes faits, des théocraties qui s’ignorent, si la religion peut encore jouer un tel rôle dans la perception que nous nous faisons des autres formes de pouvoirs.
L’ensemble de ces points ne relèvent pas seulement de la France, comme le laisse à penser notre ami Sylvain Reboul, mais de manière générale, si cela n’est pas le problème particulier d’un seul pays, il en devient de ce fait, un questionnement philosophique.
En effet, depuis plusieurs années, avec un de mes amis, avocat de son état, nous nous sommes interrogés, sur les points suivants afin d’en écrire un livre :
a. Est-ce que la montée des intégrismes religieux, aujourd’hui, de par le monde, ne reflètent pas la dérive des principes religieux qui étaient sous-tendus dans nos constitutions ?
b. Est-ce que toutes les tensions existantes aujourd’hui ne seraient pas nées de prurits religieux ?
c. Est-ce que l’Europe, ensemble religieux relativement et historiquement homogène, ne s’est pas retrouvée devant deux dilemmes relatifs à la religion récemment : L’entrée de la Turquie dans l’Europe, et pas seulement pour des raisons de Droits Humains et le débat suscité par l’introduction ou pas de la prééminence Catholique de l’Europe, dans le projet de Constitution Européenne ?
Comme le souligne de manière claire (en Anglais) dans son article Fareed Zakaria, nous avons vu au cours de ces vingt dernières années, une éclosion énorme de la Démocratie, au sens entendu généralement, par ceux qui soutiennent, que l’élection est la critère premier, mais en même temps, n’avons-nous pas vu, y compris, dans des pays de culture démocratique ancienne, une relativisation des libertés constitutionnelles, voire, pour certaines nouvelles démocraties, une absence totale de ces libertés constitutionnelles.
Nos Démocraties, en Europe et en Amérique du Nord comme du Sud, sont toutes pétries des préceptes suivants :
i. Tu n’asserviras pas l’homme en esclavage (Moïse) ;
ii. Tu ne feras pas à autrui, ce que tu ne voudras pas que l’on te fît (Jésus) ;
iii. Les dix commandements, principes fondamentaux de nos constitutions, de nos codes Civils, Pénaux, Familiaux et du Travail.
Partant, comment réagit-on devant les d’appels à l’asservissement religieux ou à la conversion, que font certaines Théocraties ??? A regarder de prêt, les commentaires de certains, chez nous, en France, devant certaines interrogations, sur d’autres articles, cela fait peur de voir à quel niveau se situe réactif. Ils confondent, souvent, titre provocateur et le fond.
Malraux, lui-même disait, dans les années 60, que l’Europe se trouverait confronter à un problème religieux, il n’avait pas vu que c’était le monde.
Partant, avec un point d’interrogation, je me suis demandé : « Et si nous n’étions que
des Théocraties travesties ? Non pas parce que nous avons un pouvoir Théocrate, mais parce que nous ne pouvons et ne savons répondre à des stimuli (Pavlov) de cet ordre que par des atavismes ancrés, non seulement dans nos gènes sociétaux, mais également par l’archive, au sens ou l’entendais Foucault.
Je ne sais pas, je m’interroge, et encore une fois merci, si ensemble, nous pouvons, à défaut d’avoir des réponses ou la réponse, d’avoir un cheminement qui nous permette de peut-être mieux comprendre et surtout agir.
Philippe Murcia.