Je me permets de recopier ici un message paru sur une liste de diffusion :
Cette idée de malléabilité du cerveau est celle de Wilder Penfield,
neurochirurgien, devenu célèbre dans les années 50 et 60 à cause de ses
expériences de cartographie du cerveau à l’aide d’électrodes plantées dans le
cerveau de ses « cobayes humains ». Penfield parlait de la « plasticité
du cerveau » de l’enfant en bas âge pour l’apprentissage des langues
étrangères. Cela se passait en 1955 dans une conférence internationale devant
des spécialistes de l’enseignement des langues. Il reprend ce thème en 1959 dans
un livre dont il était co-auteur.
En réalité, il reprend en 1959, presque mot pour mot, (dans un chapitre où
il est seul auteur) la quasi totalité de sa conférence de 1955.
Penfield théorise l’existence d’une plasticité du
cerveau pour expliquer une apparence de plus grande facilité d’apprentissage
des langues étrangères chez l’enfant en bas âge.
Dans les années 50, Penfield était révéré comme un demi-dieu dans certains
milieux, notamment à la McGill University de Montréal. C’était leur plus célèbre
professeur.
Dans sa conférence de 1955, Penfield avoue
candidement (devant son auditoire de spécialistes de l’enseignement
des langues) ne rien connaître à l’enseignement des
langues. Par contre, enhardi par certains articles vantant la
grande intelligence de son hypothèse, il supprime du chapitre publié
en 1959 toute mention sur son ignorance en matière d’enseignement des
langues. Par la suite, les nombreux reportages dans une multitude de
médias anglophones ont vanté son idée.
En 1963, un autre professeur de McGill (Wallace Lambert) s’entiche de
l’idée de Penfield et entreprend (avec l’appui public de Penfield) d’implanter
les première classes d’immersion de français à
des enfants de bas âge d’une école primaire anglaise dans la ville de
Saint-Lambert au sud de Montréal. (Le nom de la ville et
le patronyme de Wallace Lambert sont une coincidence.) Ces expériences dans
la ville de Saint-Lambert portent le nom de « the Saint-Lambert
experiments ».
(À l’époque, la ville de Saint-Lambert était essentiellement
peuplée d’anglophones travaillant au centre-ville de Montréal dans la
périphérie de l’Université McGill. Il fallait moins de 30 minutes pour se rendre
de Saint-Lambert au centre ville de Montréal par train. Les gens qui y
habitaient faisaient partie d’une élite supérieure 1- économiquement 2
- en scolarisation 3 - unilingues anglais dans un système qui privilégiait les
unilingues anglais.)
THE SAINT-LAMBERT EXPERIMENTS
Il s’agit en réalité d’une série d’expériences dont la nature a évolué dans
le temps.
Dans un premier temps, conformément à la théorie de Penfield, on a tenté de
faire l’enseignement en français uniquement à des
enfants unilingues anglais de première année. Pour les enfants de première année
dont les parents avaient vanté le bonheur d’aller à l’école pour y
apprendre plein de choses intéressantes, ce fut le désastre total car
les classes entières d’enfants ne comprenaient rien à l’enseignement donné
dans une langue dont ils ignoraient tout.
Des expériences similaires ont aussi eu lieu avec des enfants de la
maternelle. Là aussi ce fut un fiasco total.
Rapidement, les parents qui avaient accepté d’y inscrire leurs enfants ont
déchanté et ils ont violemment critiqué les administrateurs scolaires qui
avaient fait la promotion du projet.
Wallace Lambert a dû progressivement retarder l’âge du début de ces classes
d’immersion française à la deuxième moitié du primaire. Toutes les
publications de l’époque vantant le prétendu succès du modèle de
classes d’immersion française occultent le fiasco des premières
tentatives à la maternelle, et la première année.
En fait tous les rapports de recherche sur les expérimentations de Wallace
Lambert sont fautifs lorsqu’ils ne sont pas carrément mensongers, du simple fait
que l’on ne veut pas voir ou reconnaître les effets pervers, donc on tente en
parle le moins possible.
UN OBJECTIF STRATÉGIQUE DU GOUVERNEMENT CANADIAN
Mais cela n’a pas empêché les idéologues entichés de l’idée de
Penfield de faire la promotion de l’enseignement d’une langue étrangère le plus
tôt possible au primaire.
Pour le gouvernement canadien qui doit faire face à
la menace séparatiste du Québec, la promotion de l’apprentissage en bas âge de
l’anglais par tous les francophones du Québec devient un objectif stratégique
d’État.
Pour le gouvernement canadien il faut à tout prix
qu’il y ait plus d’anglophones fidèles au Canada qui puissent comprendre le
français et faire l’analyse de ce qui se pense et se dit au
Québec.
La croissance des services de renseignement sur le Québec a été
exponentielle.
Pour accroître le nombre de francophones qui croient en la
nécessité absolue de connaître l’anglais, on fait la propagande dès
l’école primaire auprès des enfants, des parents d’enfants, des enseignants
et cadres scolaires.
Le gouvernement fédéral finance une multitude de personnalités et
d’organismes qui font la promotion de l’anglais en particulier la
Société de Promotion de
l’Enseignement de l’Anglais au
Québec, SPEAQ qui était pendant les première années uniquement
un organisme de propagande avant que les enseignants d’anglais y deviennent
majoritaires. Lorsque les enseignants y sont devenus majoritaires ils ont
obtenu que le Ministère de l’Éducation du
Québec reconnaisse la SPEAQ comme organisme représentant les
enseignants d’anglais dans les comités ministériels au même titre que les
enseignants de sciences, de mathématiques ou de français. C’est ainsi qu’un
organisme de propagande financé par le fédéral a réussi à s’infiltrer
dans certains processus décisionnels du Ministère de l’Éducation du
Québec.
PENFIELD, LAVAGE DE CERVEAU et
CIA
Au milieu des années 70, éclate le scandale MK-ULTRA. Des archives de
la CIA et des enquêtes aux USA révèlent que le Dr Donald Ewen Cameron
directeur du Allan Memorial Institute (partie de
l’Université McGill) a participé a fait des expériences de lavage de cerveau sur
des cobayes humains à Montréal non consentants croyant recevoir des soins
médicaux. Le gouvernement canadian a
refusé de permettre l’accès aux archives des services secrets à ce
sujet.
Officiellement, le Dr Cameron ayant décédé avant l’enquête, a été tenu
seul responsable de tout les abus.
La réalité est tout autre
:
Mon expérience personnelle : Dès l’été 1962,
j’ai eu plusieurs échanges avec un chercheur travaillant avec
Penfield sur le lavage de cerveau. Nous avons discuté de l’usage de
drogues et de l’hypnose. C’était plus de dix ans avant que le scandale n’éclate.
Cela signifie que Wilder Penfield était impliqué dès le début
des recherches sur le lavage du cerveau.
Lorsque le scandale éclate dans les années 70, Penfield est toujours
vivant et respecté. Il fallait protéger sa réputation, ce qui impliquait de
trouver un bouc émissaire ; Cameron déjà mort devenait le coupable
idéal. Pourquoi protéger la réputation de Penfield ?
Pour l’État Canadian, protéger Penfield devenait un objectif
stratégique : sa mise au ban de la communauté scientifique
aurait eu pour effet de discréditer encore plus sa théorie sur la
plasticité du cerveau.
Or, les objectifs stratégiques de bilinguisation du gouvernement
canadian commandaient le maintien de la
croyance en la théorie de Penfield. C’est ainsi que les milliers de diplômés de
McGill dans leur propagande (faite généralement de bonne foi) soutiennent
toujours que ce qui est une simple théorie serait en réalité un fait «
scientifiquement prouvé »,
DES RECHERCHES QUI INFIRMENT LA THÉORIE DE
PENFIELD
Compte tenu de sa célébrité, les écrits de Penfield de 1955 et 1959 ont
fait fureur auprès des experts en enseignement des langues de l’anglosphère. Les
nombreux reportages dans les médias vantaient sa théorie et Penfield ne se
privait pas de vanter ses idées. Pour les experts en enseignement des
langues, il fallait vérifier la validité ou l’invalidité de la théorie de
Penfield.
C’est pour cette raison que deux recherches scientifiques
d’envergure distinctes ont été commandées et ont duré chacune
environ dix ans. Les résultants ont été publiés en 1975.
L’une a été faite sous la direction de Clare
Burstall sous l’égide du National Foundation for Educational
Studies au Royaume-Uni, a été faite sur 17
000 élèves alors que l’autre sous la direction de l’Américain
George Bissel Carrol sous l’égide de l’UNESCO a
été faite sur quelque 30 000 élèves.
Les résultats des deux études contredisent la théorie de Penfield et sa
théorie est scientifiquement discréditée.
Il s’agissait des deux principales recherches sur le sujet, mais
d’autres de moindre envergure ont eu lieu depuis.
Même discréditée, cela n’empêche pas les pseudos-savants de
l’Université McGill et du gouvernement canadian de continuer à mentir
en prétendant que la théorie de Penfield constituerait un fait « scientifiquemen
prouvé ».
Si certains trompent par ignorance, d’autres trompent en toute
connaissance. Qui veut tromper n’hésite pas à mentir.
Cordialement,
François Gauthier