Deux millions d’emplois industriels perdus entre 1980 et
2007, un taux de chômage durablement voisin de 10% et une balance
commerciale en déficit de 51 milliards d’euros en 2010. Trois raisons
qui font resurgir la tentation d’accuser les nouveaux pays industriels
et de se retirer du circuit mondial. Cette tentation n’est pas nouvelle :
« concurrence cosmopolite », « travail national », « économie patriotique »…
autant de concepts, surnoms du protectionnisme. En 2011, pour ne pas
paraître xénophobes vis-à-vis de pays en développement, ces idées
s’abritent derrière des prétextes bien-pensants comme les conditions de
production sociales et environnementales et la démondialisation.
On pourrait croire que notre plus fort déficit commercial est
avec la Chine. En réalité, les données de notre balance commerciale
montrent que notre pire déficit se situe bel et bien avec les pays
européens alors que les conditions de production sont sensiblement
similaires : 40 milliards d’euros de déficit par an avec 7 pays
européens dont 16 milliards avec l’Allemagne (Voir tableau ci-dessous).
Heureusement que notre balance est positive de 11 milliards avec le
Royaume-Uni, l’Espagne et la Grèce.
Les principaux excédents et déficits de la France avec ses partenaires 2009 En milliards d’euros
Royaume-Uni 6,1
Émirats arabes unis 2,9
Grèce 2,6
Algérie 2,2
Espagne 2,1
Hong-***** 2,0
Singapour 1,9
Australie 1,5
Liban 1,2
Maroc 1,0
Pays-Bas -2,8
Italie -3,0
Japon -3,2
Norvège -3,4
Irlande -3,9
Russie -4,3
États-Unis -5,4
Belgique -6,9
Allemagne -16
Chine -22
Source : direction générale des Douanes et des Droits indirects
Le déficit commercial de la France vis-à-vis des pays
développés est un simple révélateur : il souligne notre problème de
compétitivité. D’abord dû à un secteur public trop lourd et pas assez
efficace, et à des contraintes excessives mises sur le secteur privé :
35 heures, retraites à 60 ans, fiscalité, charges sociales,
règlementation du travail. Pendant
que la France créait un Ministère du temps libre, nos anciens
concurrents se réformaient et les nouveaux sautaient dans le train du
XXIème siècle.
http://www.ifrap.org/Demondialisat [...] 12335.html