Vous m’avez mal compris : j’ai aussi dit que les indignés n’avaient pas d’expérience militante, ce qui les rend naïfs et pour le moment innofensifs. Mais contrairement à vous je pense qu’ils ont des qualités originales et qui pourraient bien faire la différence.
Ensuite je ne dis pas le contraire de ce que vous dites en un sens. Plus j’explique que le mouvement des indignés correspond à une réalité. Par conséquent cette réalité va s’en alimenter et vice versa. La réalité, dure et implacable va obliger les indignés à se durcir, et va faire ainsi converger leurs idées, perspectives, propositions, avec les contestataires Grecs.
Mais si les contestataires Grecs ont revendiqué le qualificatif d’indigné, c’est bien qu’ils sentent leur condition mêlée, et leur combat lié, à ceux des indignés du reste du monde.
Les indignés ne feront rien tous seuls. C’est la résonnance de leur action avec le vécu des gens qui changera la couleur des débats et des consciences. qui fera qu’il y aura de moins en moins de gens passifs. et c’est tout l’enjeu de la réapropriation de nos destins : l’activisme généralisé, non pas pour signer des tracts et porter des pancartes, mais pour élaborer des projets, radicaliser sa consommation, relocaliser la production...
Les indignés que l’on voit dans la rue en somme, sont une manifestation particulière du raz-le-bol général. Une manifestation particulière qui a le mérite de dire les choses et de se montrer, de dire : « j’existe », pendant que d’autres (j’ai pas dis LES autres) forment une masse informe et léthargique qui continue peu ou proue de cautionner le système.
Les indignés, peu importe le nom au fond, ne font que commencer à sonner le tocsin et à réfléchir collectivement : c’est déjà pas mal, et ce n’est qu’un début.