EUTHANASIE
ET EUGÉNISME
Le projet
Jusque-là, le traitement des malades mentaux avait constitué
un progrès notable pour les patients. Les Allemands y avaient d’ailleurs
joué un rôle important.
Or, fin 1939, quatre hommes, en présence d’un groupe de
médecins et d’un chimiste, furent délibérément tués
à l’oxyde de carbone. Ce n’étaient même pas des criminels, ni
des perturbateurs. Ils étaient coopératifs et en confiance. C’étaient
des patients ordinaires d’un hôpital psychiatrique d’État, responsable
de leur bien-être.
Cette expérience « réussie » conduisit
à l’installation de chambres à gaz dans bon nombre d’hôpitaux
psychiatriques (Grafeneck, Brandenburg, Hartheim, Sonnenstein, Hadamar, Bernburg).
L’extermination des malades mentaux était un grand projet
bien organisé, comme n’importe quel autre projet psychiatrique, et même
mieux. Tout avait été préparé et planifié. Puis
les méthodes ont été mises au point. On a créé
une agence de transport spécialisée, construit des fours crématoires
dans les hôpitaux psychiatriques, etc. Dans cette organisation étaient
impliqués toute une série d’hôpitaux et d’institutions psychiatriques,
des professeurs de psychiatrie, des directeurs d’établissements et du personnel
des hôpitaux. L’élimination de masse devint un travail routinier. Ces
psychiatres, sans y être forcés, agissaient selon le même principe
que le trop fameux commandant du camp de concentration Koch : "Il n’y a
pas de malades dans mon camp. Il n’y a que des bien-portants et des morts".
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