et pour en remettre une couche sur le chevalier DSK (Le Monde)
Au service des urgences de l’hôpital de Gonesse, dans le Val-d’Oise, en ce début février 1998, Marie-Victorine M’Bissa sort du coma. La veille, la jeune étudiante en droit international a avalé une bonne poignée de comprimés dans une salle de cinéma des Halles, à Paris, puis s’est enfermée à double tour dans la chambre du pavillon de Sarcelles où vit alors son père. Un gros chagrin d’amour, l’envie demourir. Au milieu des appareils de réanimation, elle ouvre enfin les yeux. François Pupponi, le maire (PS) de la ville, est à son chevet.
Depuis six mois, la jeune femme de 24 ans entretenait une liaison avec Dominique Strauss-Kahn. Sur la table du séjour, avant sa tentative de suicide, Marie-Victorine avait laissé une lettre destinée à son père, André M’Bissa, un militant socialiste, qui a aidé « Dominique » à prendre Sarcelles.
« JE NE VEUX PLUS PLEURER »
« Pour une raison que j’ignore, le silence s’est installé entre nous », raconte la jeune fille d’une écriture régulière, en évoquant sa liaison avec celui qui est alors devenu ministre de l’économie. « Il y a un an (…), j’ai su que je ne pourrais plus vivre sansavoir cet homme dans ma vie », ajoute-t-elle. « Tu liras dans mon journal intime tout ce qui s’est passé entre nous. (…) Je ne veux plus pleurer. Plus de force. »
Elle laisse un numéro de téléphone, que compose son père. « Je tombe sur Dominique », raconte M. M’Bissa au Monde. « Je dis : ’C’est André. La fille est morte’ ». A l’autre bout du téléphone, un silence lui répond. « Il ne dit pas un mot, puis il coupe. »