Je pense au contraire que je suis en plein dans le sujet, mais vous n’êtes peut-être pas capable de le voir.
La question est : « comment peut-on dénier le droit à un peuple martyrisé de dessouder un despote auteur de crimes contre l’Humanité ? »
La réponse à cette question est très simple : si vous acceptez tranquillement qu’une personne, aussi coupable soit-elle, puisse être lynchée par les gens qu’il a lésés, c’est que vous pensez qu’il n’aurait pas été préférable d’instruire un procès. C’est donc que vous pensez que la tenue d’un procès ne peut pas faire plus de bien qu’un lynchage sommaire, en revenant sur les actes, en pesant la part de responsabilité, en menant une enquête sur les complices. C’est donc que vous êtes hostile à toute idée de justice, tout simplement, car quel intérêt y a-t-il à faire un procès, si ce n’est pour délimiter précisément tout ce que je viens de dire, et d’exécuter la sanction en en annonçant clairement la raison ? Le lynchage qui a eu lieu aurait pu avoir pour cible un voleur de poules ou un pédophile pris sur le fait. Comment faire une distinction entre les chefs d’accusation qui ont provoqué la punition s’il n’y a pas eu de procès ?
Les gens sont plus compréhensifs envers un meurtrier qui descend un cambrioleur armé d’un pistolet en plastique...
Dans un cas comme celui-là il y a clairement un motif de légitime défense (le cambriolé n’a pas forcément de raison de croire que le pistolet est en plastique), qui a pour propriété d’être simultanée à l’acte d’agression. Un peuple qui déloge un dictateur désarmé et qui le saigne à mort agit par haine (sûrement légitime à certains égards, mais ce n’est pas la question), mais n’est pas en état de légitime défense. Donc on ne peut pas vraiment faire le parallèle que vous faites.
Et puis sans recourir à la logique et au raisonnement, une personne capable de cautionner un lynchage, sur quelque personne que ce soit, est une petite merde, que ce soit bien clair.