Bonjour l’auteur, bonjour Fergus,
"Et l’on peut craindre d’aller dans une voie similaire en Tunisie, malgré
tous les discours rassurants et le parallèle avec l’islamisme modéré
d’Ergogan en Turquie.«
là il faut faire un peu d’analyse. Si en Lybie en dehors de l’état il n’existe aucune structure, aucun corps constitué, ni même aucune alternative, en Tunisie ce n’était pas le cas, y compris sous Ben Ali.
La Tunisie a une longue histoire de luttes sociales et les opposants qui sont sorti du bois étaient là depuis bien longtemps.
Ainsi il semble bien que en Tunisie ce soit le mouvement islamiste Ennahda qui soit arrivé en premier. Par contre, personne ne se demande qui a financé la campagne de ce parti qui a été très présent sur le terrain et a organisé partout des grands spectacles à gros budget. On raconte même que autour de ces spectacles des membres du Ennahada distribuait du pognon à un peu tout le monde. Pour ma part, je pense qu’il s’agit là d’une tentative claire de noyautage du printemps Tunisien, en vue de le discréditer. Je ne serai pas étonné d’y voir les USA et l’Arabie Saoudite derrière cela, en financier, et pourquoi pas Israël qui ne cesse de répéter qu’il est le seul pays démocratique de la région, et qui aurait pu être contredit. En tout cas, il semble bien que le consensus se soit établi sur une chose : en gros ils ne touchent à rien au niveau économique, ils restent sur un système libéral, avec juste une redistribution »plus juste" de l’investissement, notamment en ce qui concerne les régions intérieurs ou du sud totalement laissés à l’abandon sous Ben Ali. L’article 1er de la constitution Tunisienne (Islam comme religion d’état) ne serait pas non plus touché...
Je reste malgré tout assez optimiste pour la Tunisie : Les gens discutent politique depuis 9 mois maintenant et ça les passionne. Et ils n’ont plus peur de rien : si les islamistes les font chier, ils n’hésiteront pas à revenir dans la rue.
Pour la Lybie, c’est encore différent. Aucune institution n’ayant été toléré pendant le régime de Kadafhi, les nouveaux maitres du pays n’ont absolument rien sur quoi s’appuyer pour gouverner, en dehors de cette fameuse Charia. ça choque, mais c’est hélas compréhensible. Entre aucune loi et la Charia, le choix est vite fait car au moins elle introduit un système de règlement des conflits entre personnes.