42 ans de complot occidental contre kadaffi !
tous les attentats, meutres attribués à kadaffi sont faux, commis par cia ou autres pour accuser kadaffi.
il a été tué sur ordre de otan justement pour éviter que il ne parle.
Jeudi 20 octobre 2011, vers 13 h 30 GMT, le Conseil national de
transition libyen a annoncé la mort de Mouammar el-Kadhafi. Bien que
confus, les premiers éléments laissent à penser qu’un convoi de voitures
a tenté de quitter Syrte assiégée et a été bloqué et partiellement
détruit par un bombardement de l’OTAN. Des survivants se seraient mis à
l’abri dans des canalisations. M. Kadhafi, blessé, aurait été fait
prisonnier par la brigade Tigre de la tribu des Misrata qui l’aurait
lynché.
Le corps du « Guide » de la Grande Jamahiriya arabe socialiste n’a pas
été conservé dans sa ville natale de Syrte, ni transporté à Tripoli,
mais acheminé comme trophée par les Misrata dans la ville éponyme.
La tribu des Misrata, qui a longtemps hésité à choisir son camp et est
quasi absente du CNT, aura finalement investi Tripoli après son
bombardement par l’OTAN, et aura lynché Mouammar el-Kadhafi après le
bombardement de son convoi par l’OTAN. Elle aura même transféré son
corps dans sa ville pour marquer son triomphe. En juillet, le « Guide »
aura maudit les Misrata, leur enjoignant de partir à Istanbul et
Tel-Aviv, faisant allusion au fait que leur tribu est issue de juifs
turcs convertis à l’islam.
Un flot de commentaires préparés à l’avance a été déversé instantanément
par les médias atlantistes visant à diaboliser Mouammar el-Kadhafi et,
de la sorte, à faire oublier les conditions barbares de sa mort.
Les principaux dirigeants de la Coalition ont salué la mort de leur
ennemi comme marquant la fin de l’opération « Protecteur unifié ». Ce
faisant, ils admettent implicitement que celle-ci ne visait pas à mettre
en œuvre la Résolution 1973 du Conseil de sécurité, mais à renverser un
régime politique et à en tuer le leader, alors même que l’assassinat
d’un chef d’État en exercice est interdit en droit états-unien et
universellement condamné.
De plus, le lynchage de Mouammar el-Kadhafi montre la volonté de l’OTAN
de ne pas le déférer à la Cour pénale internationale qui n’aurait pas
été plus en mesure de le condamner pour crime contre l’humanité que le
Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie ne put prouver la culpabilité de
Slobodan Milosevic malgré deux ans de procès.
Dans le torrent de boue déversé par les médias atlantistes pour salir sa
mémoire, reviennent en boucle des accusations mensongères, ce qui
montre a contrario que ces médias disposent de peu d’éléments
authentiques utilisables à charge.
Ainsi revient l’affaire de l’attentat contre la discothèque La Belle à
Berlin (5 avril 1986, 3 morts), jadis utilisée comme prétexte par
l’administration Reagan pour bombarder son palais et tuer sa fille (14
avril 1986, au moins 50 morts). À l’époque, le procureur allemand Detlev
Mehlis (celui qui truquera deux décennies plus tard l’enquête sur
l’assassinat de Rafik el-Hariri) s’appuya sur le témoignage de Mushad
Eter pour accuser un diplomate libyen et son complice Mohammed Amairi.
Cependant, la télévision allemande ZDF découvrira plus tard que Mushad
Eter est un faux témoin et un vrai agent de la CIA, tandis que le poseur
de bombe Mahammed Aamiri est un agent du Mossad [1].
Ou encore, l’affaire de l’attentat de Lockerbie (21 décembre 1988, 270
morts) : les enquêteurs identifièrent le propriétaire de la valise
contenant la bombe et son retardateur sur la foi du témoignage d’un
commerçant maltais qui avait vendu un pantalon se trouvant également
dans la valise piégée. La justice écossaise mit alors en accusation deux
agents libyens Abdelbaset Ali Mohmed Al Megrahi et Al Amin Khalifa
Fhimah et le Conseil de sécurité prit des sanctions contre la Libye. En
définitive, pour obtenir la levée des sanctions, la Libye accepta
d’extrader ses deux agents (le premier fut condamné à la prison à vie,
le second fut innocenté) et de payer 2,7 milliards de dollars
d’indemnités, tout en persistant à proclamer sa complète innocence. En
définitive, en août 2005, un des chefs d’enquête écossais déclara que la
pièce à conviction principale, le retardateur, avait été déposé sur les
lieux par un agent de la CIA. Puis l’expert qui avait analysé le
retardateur pour le tribunal admit l’avoir lui-même fabriqué avant que
la CIA ne le dépose sur les lieux. Enfin, le commerçant maltais reconnu
avoir été payé 2 millions de dollars pour porter un faux témoignage. Les
autorités écossaises décidèrent de réviser le procès, mais l’état de
santé d’Abdelbaset Ali Mohmed Al Megrahi ne le permit pas.
L’actuelle campagne de désinformation comprend aussi un volet sur le
train de vie décrit comme somptueux du défunt et sur le montant
pharaonique de sa fortune cachée. Or, tous ceux qui ont approché
Mouammar el-Kadhafi, ou simplement ceux qui ont visité sa maison
familiale et sa résidence après leur bombardement peuvent attester qu’il
vivait dans un environnement comparable à celui de la bourgeoisie de
son pays, bien loin du bling bling de son ministre du Plan, Mahmoud
Jibril. De même, aucun des États qui traquent la fortune cachée des
Kadhafi depuis des mois n’a été en mesure de la trouver. Toutes les
sommes significatives saisies appartenaient à l’État libyen et non à son
« Guide ».
À l’inverse, les médias atlantistes n’évoquent pas le seul mandat
d’arrêt international émis par Interpol contre Mouammar el-Kadhafi avant
l’offensive de l’OTAN. Il était accusé par la Justice libanaise d’avoir
fait disparaître l’imam Moussa Sadr et de ses accompagnateurs (1978).
Cet oubli s’explique par le fait que l’enlèvement aurait été commandité
par les États-Unis qui voulaient éliminer l’imam chiite avant de laisser
l’ayatollah Rouhollah Khomeiny rentrer en Iran, de peur que Sadr
n’étende au Liban l’influence du révolutionnaire iranien.
Les médias atlantistes n’évoquent pas non plus les critiques que des
organisations de la Résistance anti-impérialiste et nous-mêmes avions
formulées contre Mouammar el-Kadhafi : ses compromis récurrents avec
Israël.
Pour ma part, je peux attester que, jusqu’à la bataille de Tripoli, le «
Guide » a négocié avec des émissaires israéliens, espérant parvenir à
acheter la protection de Tel-Aviv. Je dois aussi attester que, malgré
mes critiques sur sa politique internationale, et le dossier complet à
ce sujet que la DCRI française lui a aimablement communiqué à mon sujet
en juillet dans l’espoir de me faire arrêter, Mouammar el-Kadhafi m’a
accordé sa confiance et m’a demandé d’aider son pays à faire valoir ses
droits aux Nations Unies [2] ; un comportement bien éloigné de celui
d’un tyran.
Les médias atlantistes n’ont pas non plus cité les ingérences que j’ai
condamnées de la Libye dans la vie politique française, notamment le
financement illégal des campagnes électorales présidentielles de Nicolas
Sarkozy et de Ségolène Royal. Le « Guide » avait en effet autorisé son
beau-frère Abdallah Senoussi à corrompre les deux principaux candidats
en échange de la promesse de l’amnistier ou de faire pression sur la
Justice française pour clore son dossier pénal [3].
Surtout, les médias atlantistes n’évoquent pas l’œuvre principale du «
Guide » : le renversement de la monarchie fantoche imposée par les
anglo-saxons, le renvoi des troupes étrangères, la nationalisation des
hydrocarbures, la construction de la Man Made River (les plus importants
travaux d’irrigation au monde), la redistribution de la rente
pétrolière (il fit d’une des populations les plus pauvres du monde, la
plus riche d’Afrique), l’asile généreux aux réfugiés Palestiniens et
l’aide sans équivalent au développement du Tiers-monde (l’aide libyenne
au développement était plus importante que celle de tous les États du
G20 réunis).
La mort de Mouammar el-Kadhafi ne changera rien au plan international.
L’événement important était la chute de Tripoli, bombardée et conquise
par l’OTAN —certainement le pire crime de guerre de ce siècle—, suivie
de l’entrée de la tribu des Misrata pour contrôler la capitale. Dans les
semaines précédant la bataille de Tripoli, l’écrasante majorité des
Libyens ont participé, vendredi après vendredi, à des manifestations
anti-OTAN, anti-CNT et pro-Kadhafi. Désormais, leur pays est détruit et
ils sont gouvernés par l’OTAN et ses fantoches du CNT.
La mort du Guide aura par contre un effet traumatique durable sur la
société tribale libyenne. En faisant tuer le leader, l’OTAN a détruit
l’incarnation du principe d’autorité. Il faudra des années et beaucoup
de violences avant qu’un nouveau leader soit reconnu par l’ensemble des
tribus, ou que le système tribal soit remplacé par un autre mode
d’organisation sociale. En ce sens, la mort de Mouammar el-Kadhafi ouvre
une période d’irakisation ou de somalisation de la Libye.
voltairenet.org