J’avoue que plus que l’argent dépensé (qui appartient après-tout à l’UMP, qui l’utilise comme il veut), c’est la forme du meeting, et sa couverture par les média, qui m’ont choqués.
Sur la forme tout d’abord ; Sarkozy voulait incarner une rupture ? On en est loin. Au contraire, on est en plein dans le culte de la personalité classique de l’ex-RPR. Le « sacre de Sarkozy » titrent les journaux satyriques, et l’image de Napoléon est en effet bien appropriée. Mais quel sera l’effet réel de cette débauche de moyens ?
Sur la couverture médiatique ensuite ; pour ce non-évènement, ce fut un matraquage incessant tout le week-end, qui se poursuit ce lundi, avec en parallèle l’habituel reportage sur Mme Royal en campagne dans le Poitou. Des avertissements du CSA sur cette focalisation bipartite, clairement les media n’en n’ont cure : les outsiders Bayrou et Le Pen à la trappe, et les petits candidats dans les limbes de l’oubli (ainsi, la démission de Nicolas Dupont-Aignant a à peine été couverte, alors qu’elle reflête pourtant une vraie fracture du parti gaulliste).
Le dernier sondage de LH2 indique que seuls 34% des sondés souhaitent un duel Sarkozy-Royal au second tour, et un sondage du CSA montre que 82% des français interrogés considèrent que les média n’accordent pas un traitement équilibré aux candidats, en favorisant les deux favoris ; ils sont 88% à ne pas trouver cela normal, estimant au contraire que les media doivent traiter les candidats de façon égalitaire !