J’ai lu avec attention cet article, ce billet, mais pas les réactions qui précèdent la mienne, à part une ou deux.
Je voudrais dire que je partage l’idée qu’il n’est point besoin de chef, de leader, à un mouvement tel que celui dit des indignés, avec ou sans majuscule. Mais il faut rendre à César ce qui lui appartient, et reconnaître à Stéphane Hessel la paternité de son appel « Indignez-vous ! ». Cela peut s’arrêter là, en la matière.
Pour ce qui est de la démocratie, directe ou représentative, je pense que le système représentatif a ses vertus : il permet une prise de décisions plus rapide, plus aisée et plus harmonieuse, tout en respectant, normalement, les avis des personnes représentées, autant que faire se peut. Une démocratie trop participative, trop directe, trop « bottom-up » risquerait de ralentir exagérément les prises de décision, de les rendre difficiles voire impossibles, même, tant la fragmentation des points de vue et le manque de cohérence d’ensemble, même si les minorités semblent plus et mieux représentées dans ce cas, seraient lourdes de conséquence. Mais le fait majoritaire, s’il s’impose aux avis minoritaires, doit respecter, dans l’idéal, les minorités. C’est aussi ce qu’on demande à un système représentatif, et qui n’est pas si souvent respecté, il faut bien l’admettre.
Enfin, je voudrais dire que je ne pense pas qu’il y ait de sourd complot des plus nantis, des plus riches, des plus aisés, contre les plus pauvres, les moins favorisés, les sans-grade, pour ainsi dire. Je pense plutôt qu’il faut juguler la mainmise de fait des marchés et de la finance, de l’économie, sur le reste de la société. Il faut imposer (dans les deux sens du terme, puisqu’il s’agit d’argent). Imposer les flux financiers, dans le sens de les taxer assez fortement, de façon à ce que, au moins, les spéculations sur les cours boursiers aient des répercussions positives substantielles sur l’économie des Etats, et donc sur la population, par ce truchement. Il s’agirait là d’une redistribution des richesses qui me semblerait de bon aloi. J’ai, d’ailleurs, proposé qu’on instaure une T.V.A. financière (sur les flux financiers), ou qu’on l’étende, puisqu’elle semble exister déjà, en fait.
Voilà mon grain de sel sur ces questions ô combien importantes, à mon sens.