Les fonds de pension coopératif (FPC) dont Llabrés se fait ici le promoteur seraient au revenu citoyen (le RU), ce que les fonds de pension sont à la retraite par répartition : par définition, et puisqu’il serait versé à vie, le dividende universel de notre lobbyiste opiniâtre, outre qu’il tient de la promesse que « demain on rase gratis », cumule à la fois les tares du RU et les vices des FP !
Démonstration : Un RU et une retraite par répartition ont au moins le mérite de respecter le principe du rasoir d’Occam : les recettes équilibrent les dépenses ; on donne aux un ce qu’on prend aux autres. Ce n’est pas du tout le cas des Fonds de pension, qu’ils soient « Ordinaires » ou « Citoyens » !
Un FPC (collectif & associatif, ou Citoyen), n’est du point de vue des entreprises - qui paient les dividendes -, qu’un capital comme un autre. Pire même puisque les Fonds de pension exigent aujourd’hui des dividendes diaboliquement de plus en plus élevés et les entreprises sont obligées de réduire les salaires ou de fermer boutique. Pis que pire puisqu’un FPC est prévu pour être verser à vie (!) à des personnes qui n’ont pas encore travaillé et qui peut-être ne travailleront jamais !
Terminons par cette énormité : Llabrés propose tout simplement que les esclaves actuel, les travailleurs, ceux qui créent les richesses, les biens et services, rachètent aux capitalistes le capital, ce qui permet à ces prédateurs de s’accaparer l’énorme part de la plus-value créée !
Question à laquelle, jamais évidemment Llabrés n’a répondu : où donc les travailleurs trouveraient-ils autant d’argent, vu que les capitalistes leur versent des salaires de plus en plus maigres, quand ils en versent ? Et que feraient les capitalistes de cet argent-là, eux qui ne savent même plus où investir celui qu’ils possèdent déjà, et en sont à faire de l’argent avec de l’argent, sans création aucune de richesses, je parle de l’industrie financière dont Llabrés n’est semble-t-il qu’un petit besogneux qui n’a rien compris à ce qui dépasse largement son horizon de comptable ?
Ce dont Llabrés se fait le chantre est, soit un mouvement perpétuel imaginaire, une lubie délirante, un système qui s’auto-génèrerait et grandirait jusqu’au ciel ; soit plus prosaïquement une machine infernale, une pompe à fric de plus, qui parasiterait encore plus l’économie réelle jusqu’à la corrompre définitivement.
Les libéraux ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait. C’est d’ailleurs pourquoi Castoriadis a qualifié le libéralisme de non-pensée intégrale.