Mon article a été repris avec retard par AGORAVOX. Il avait été rédigé vendredi, donc avant . Par souci de véracité, je reproduis ici le papier publié sur mon blog dimanche soir, après la « grance fête » de la porte de Versailles. c’est moins humoristique et plus politique... Que ceux qui m’accusent de faire de l’antisarkozisme primaire aillent fair un tour sur mon blog. Ils verront que je ne suis guère tendre non plus avec Ségolène.
Le Sacre de Sarkozy : Une réussite annoncée « J’ai changé », dit « le petit Français au sang mêlé » qui veut « réunir tous les Français sans exception »...
« Les Français nous regardent », avait-il prévenu. Comme pour dire : aucun droit à l’erreur ! Il a été tel qu’il espérait être. Et ses troupes aussi. Un sans faute pour le sacre. Avec un discours sans surprise mais excellent, dans la forme comme sur le fond.
Chacun est obligé de le reconnaître, au-delà des divergences d’idées, des réticences ou des préventions qu’il peut susciter, des oppositions bien naturelles qu’il doit et devra affronter.
Outre la mobilisation des troupes d’une UMP hétérogène mais réaliste, Sarkozy avait trois buts essentiels : afficher son image de campagne, ratisser le plus large possible, définir quelques lignes de forces de son programme.
Son image ? « J’ai changé (...) Le sectarisme, la fermeture c’est pour les autres, pas pour nous. Ici, on est tolérants, respectueux. (...)J’ai changé parce qu’à l’instant même où vous m’avez désigné, j’ai cessé d’être l’homme d’un seul parti, fût-il le premier de France ».
Le « petit Français au sang mêlé » inverse son image dans le miroir : l’impulsif montre les dents pour sourire non plus pour mordre. Avec des mots sécurisants plus que sécuritaires.
Avec un ton moins cassant et plus serein. Avec des postures plus dictées par des réflexions que par des réflexes. Il a raison : selon un récent sondage, il suscite des peurs chez 51% des Français...
Le Rassemblement ? L’ambition est « tous les Français, sans exception ». C’est beaucoup... Dejà un discours de deuxième tour ! Mais, y compris dans ses références, il n’oublie personne, pas même Chirac qu’il remercie (pour lui avoir donné la chance de faire son premier discours politique, à Nice en 1975).
Son énumération de références ? Une anthologie... « C’est la France de Saint-Louis et celle de Carnot, celle des croisades et de Valmy, celle de Pascal et de Voltaire, celle des cathédrales et de l’Encyclopédie (...) Celle des travailleurs (...) qui ne se reconnaissent pas dans la gauche immobile. »
Ses « pères » politiques ? Là encore, la liste est longue : « Les héros de la Résistance et de la France libre », le général Charles de Gaulle, fondateur de la Ve République, Jacques Chaban-Delmas, défenseur d’une « nouvelle société », le président Georges Pompidou, l’ancien Premier ministre Edouard Balladur, qui lui confia ses premières fonctions ministérielles, Georges Mandel, ministre de l’Intérieur assassiné par la milice pendant l’occupation allemande, etc.
« Ils m’ont enseigné, à moi petit Français au sang mêlé, l’amour de la France et la fierté d’être français », a dit ce descendant de petits nobles hongrois et de juifs de Salonique.
Dans l’immédiat, il lance un appel aux flottants, aux hésitants. Bien joué : c’est là qu’il lui faut (comme les autres candidats) gagner des suffrages : « Ma France, c’est celle de tous les Français qui ne savent pas très bien au fond s’ils sont de droite, de gauche ou du centre »
Les lignes de forces de son programme ? Plus de continuité que de « rupture ». A une nuance près : il veut une « démocratie irréprochable »... sans trop changer les institutions. Un challenge ? Une gageure, plutôt...
Sur le fond : un libéralisme maîtrisé, un atlantisme gommé, un engagement européen plus affirmé. Et des propositions qui, toutes, méritent débats. Surtout dans ce qu’elles ont de contradictoires. La campagne est faite pour cela.
Désormais, les cartes sont presque distribuées. Une (fausse ?) hypothèque : la décision de Chirac. Une incertitude (jusqu’au 22 février) : le choix de Hulot. Et un grand suspense : les urnes donnent rarement le même résultat que les sondages et les prévisions.
En attendant, Sarkozy a réussi son Sacre umpiste. Pas seulement en raison des 78 000 militants présents et des 229 303 voix recueillies. Ce dimanche, comme prévu, le combat a été une « fête ». Un succès annoncé, mais incontestable. Attendons la suite.
Comme disait Voltaire, « Le vrai politique, c’est celui qui joue bien et qui gagne à la longue »...Même s’il n’appartient pas à ce type de personne que définissait Romain Rolland : « Il était trop franc et trop mauvais politique pour déguiser ce qu’il pensait ».
Daniel RIOT
VERBATIM :
« Valoriser le travail ». Nicolas Sarkozy s’est prononcé en faveur d’« un bouclier fiscal à 50% ». « Je veux que l’Etat soit contraint de laisser à chacun la moitié de ce qu’il a gagné., a déclaré M. Sarkozy, qui a plaidé contre la »dévalorisation de la valeur travail« .Il a prôné »l’exonération de charges sociales et d’impôt sur le revenu pour les heures supplémentaires« . Il y a »ceux qui détestent le travail« et ceux »qui aiment le travail« , a-t-il dit en fustigeant »les RTT qui ne servent à rien si on n’a pas de quoi payer des vacances à ses enfants".
« Bouclier fiscal » à 50% au lieu de 60% « Je veux que l’Etat soit contraint de laisser à chacun au moins la moitié de ce qu’il a gagné »(...)« Je veux un bouclier fiscal à 50%. Tout vaut mieux que de taxer l’homme au travail. »
Nicolas Sarkozy a en outre dit vouloir créer un système de « cautionnement public » pour favoriser le financement de projets d’activité par l’emprunt en mutualisant les risques.« La France regorge de projets mais il n’y a pas de financement au service de ces projets. Nous ne voulons pas que la France devienne un pays d’assistés, nous voulons que la France devienne un pays d’entrepreneurs, de créateurs », a-t-il expliqué.
Il a dit vouloir porter le crédit d’impôt recherche à 100% et faire en sorte que les entreprises « qui investissent et qui créent des emplois » paient moins d’impôt sur les bénéfices.
EMPLOI : « Je veux protéger les personnes plutôt que les emplois, je veux sécuriser les parcours professionnels plutôt qu’empêcher les licenciements », Il a réaffirmé qu’il entendait créer un contrat de travail unique à durée indéterminée pour remplacer les contrats précaires et qui permettra aux salariés d’acquérir progressivement des droits.« Je veux que les bas salaires soient garantis en cas de perte d’emploi, en contrepartie de l’obligation de ne pas refuser plus de deux offres d’emploi successives »(...) « Quand on est indemnisé par la société, on doit accepter l’offre d’emploi correspondant à vos qualifications qui vous est proposé. »
Pouvoir d’achat : Il a dit vouloir être « le président de l’augmentation du pouvoir d’achat » et réaffirmé sa volonté d’exonérer de charges sociales et d’impôt sur le revenu les heures supplémentaires.« Je ne veux pas la société du minimum parce qu’avec le minimum on ne vit pas, on survit. Je veux une société du maximum », a-t-il souligné en affirmant que la République qu’il appelle de ses voeux n’était pas une République « où il n’y a que des droits et aucun devoir » :« Je propose qu’aucun minimum social ne soit accordé sans la contrepartie d’une activité d’intérêt général ».
Pas de VIème République. « Je suis pour la stabilité de nos institutions », a expliqué le président de l’UMP, estimant que « notre démocratie n’a pas besoin d’une nouvelle révolution constitutionnelle. On change trop notre Constitution. Il faut arrêter de dire qu’elle est bonne et proposer tous les trimestres une nouvelle modification. », a-t-il raillé.
Moins de fonctionnaires. « Je veux un Etat où les fonctionnaires seront moins nombreux mais mieux payés », a-t-il expliqué, estimant que « la fonction publique [doit cesser] d’être un refuge pour ceux qui ont peur de prendre des risques. » Il a mis en avant une fonction publique « où le mérite individuel sera récompensé, (...) où l’infirmière pourra devenir médecin, où le technicien pourra devenir ingénieur, où l’agent administratif pourra devenir directeur ».
Une « démocratie irréprochable ». Dans une pique adressée au président de la République, le candidat UMP a expliqué qu’il ne veut plus de nominations qui« se décident en fonction des connivences et des amitiés, mais en fonction des compétences. »« Je ne transigerai pas », a-t-il clamé, dénonçant « le fait du prince », qui « n’est pas compatible avec la République irréprochable. »
Ne pas « ressusciter la Constitution européenne ». Le président de l’UMP s’est déclaré dimanche partisan de l’adoption par la voie parlementaire d’un traité constitutionnel européen simplifié. Pour le ministre de l’Intérieur, le peuple français « a tranché » en disant « non » lors du référendum du 29 mai 2005. « L’urgence c’est de faire en sorte que l’Europe puisse fonctionner de nouveau en adoptant par la voie parlementaire un traité simplifié. L’urgence est celle d’une Europe qui joue le jeu de la subsidiarité, qui se dote d’un gouvernement économique », a-t-il ajouté. Le président de l’UMP s’est posé en défenseur d’une Europe « dans laquelle personne ne peut obliger un Etat à s’engager dans une politique à laquelle il est opposé, mais dans laquelle aussi personne ne peut empêcher les autres d’agir ».
Refuser l’entrée de la Turquie dans l’UE. « Tous les pays du monde n’ont pas vocation à intégrer l’Europe, à commencer par la Turquie », a-t-il dit sous les applaudissements de quelque 70 000 militants de l’UMP. « A s’élargir sans limite on prend le risque de détruire l’union politique européenne, je ne l’accepterai pas », a-t-il ajouté.
Ne pas transiger sur les « valeurs de la France ». « Je veux être le président d’une France qui ne transigera jamais sur son indépendance ni sur ses valeurs. Je veux rendre hommage à Jacques Chirac, qui a fait honneur à la France quand il s’est opposé à la guerre en Irak, qui était une faute », a déclaré le candidat UMP. Souvent accusé d’être pro-américain, M. Sarkozy a estimé que la France devait s’adresser aux Etats-Unis « comme un peuple libre à un autre peuple libre parce que nous nous comprenons et nous nous respectons ».
20/01 23:36 -
Le borgne président, dieudo first minister, soral à l’intérieur...Bof, pas pire que (...)
19/01 23:42 - José Bouquinhas
Vous n’avez rien compris ! C’est pour ça que le meilleur va GAGNER ! Et the winner (...)
19/01 15:10 - Jade
@ fasbendair : ce qu’on peut reprocher à ce pseudo rassemblement c’est : 1) les (...)
17/01 13:53 - CAMBRONNE
CLAUDE DP Entièrement d’accord avec vous . Article et réactions terriblement partisanes (...)
17/01 10:39 - Merise
16/01 17:50 - Daniel RIOT
Une seule question, Stéphane : que faites-vous à l’UDF ? C’est le syndrôme de (...)
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