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Commentaire de Chocolat Bleu Pâle

sur Télévision sans frontières ni barrières de langues


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Chocolat Bleu Pâle (---.---.32.149) 16 octobre 2005 11:43

Je voudrais poser une question à LO (pas une question-piège, hein ! Une manifestation réelle de curiosité. )

Mais une remarque liminaire d’abord : quel que soit le niveau actuel de la méfiance envers la « movado », je continue à utiliser la langue, bien sûr. Je lis beaucoup de fictions, je parle sur Skype, et j’ai en tous cas « créé » au moins 4 espérantophones. Encore une fois, quand on regarde l’espéranto et l’espérantisme tel qu’ils sont et non tels qu’on voudrait qu’il soient, je n’ai rien contre.

Ma question, donc : vous pensez qu’il est dangereux de distinguer un problème de la perception que l’on en a. Pourriez-vous expliquer ? Pour moi, chaque stimulus provoque une réaction. Si la réaction est inadaptée au stimulus, elle ne constituera pas une réponse adaptée. Les sectes (j’y reviens parce que c’est un de mes principaux centres d’intérêt, mais encore une fois ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit) se font un sport d’apporter des réponses adaptées à elles-mêmes mais pas à la réalité. C’est ainsi que l’on a déjà eu des suicides/meurtres de masse que les adeptes pensaient être des voyages interstellaires... Un certain Philip Buttinger, que j’ai connu à Londres en 91 mais décédé maintenant, s’était engagé dans les SS pour, dit-il, ...combattre le communisme !

Autre paragraphe : vous parlez de l’introduction d’un mot comme « kitabo » Dans le livre « elpafu la sagon » de Tibor Sekelj, sont proposés une bonne cinquantaine de mots espérantisés d’origines diverses. On joue donc clairement le multi-culturalisme. Parfait. Mais de quelle façon seront espérantisés les douze mots (je pense) qui signifient « neige » en Inuit, et la quinzaine (si mes souvenirs sont bons) qui signifie « chameau » en arabe ? Des pertes, il y en aura, que ce soit en anglais ou en espéranto. Croire le contraire serait naïveté... ou angélisme. De ce côté-là, je veux dire du côté des emprunts, le volapük aurait à mon avis été plus performant. De la même façon, culturellement parlant, la poule n’est pas simplement la femelle du coq. La féminisation facile que l’espéranto présente comme un avantage est aussi un appauvrissement culturel. Ma mère n’est pas mon père au féminin. Idem pour la désignation des contraires.

Tout comme il serait vain de convaincre tous les automobilistes de circuler à vélo, mais on peut se battre pour que ceux qui circulent à vélo aient droit à des pistes cyclables.

Je vous rejoins totalement sur ce point. Reste que les espérantistes s’échinent à envahir les pistes des aéroports avec leurs vélos tous-terrains. La présence de leur prosélytisme à côté des langues nationales et non à côté d’autres systèmes de communication comme les langues sifflées, les langues des signes, les systèmes télégraphiques etc, provoque d’inutiles crispations nationalistes et xénophobes, sous couvert de « respect de la diversité » et « préservation du patrimoine mondial. » Je ne pourrai par exemple jamais être d’accord pour défendre le français coûte que coûte, moi qui suis Wallon (on dit Ouallon, hein Skirlet, pas Vallon !), je sais que ma francophonie est dûe à une péripétie de l’histoire, et en voilà une autre (l’arrivée du globish) qui se présente à ma porte.


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