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Commentaire de gwennadenn

sur Langues régionales à l'école publique : attaques sournoises


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gwennadenn 4 novembre 2011 20:31

Pierrarnard, là où l’argument de l’argent est grossier, ce n’est point dans le fait d’en parler, mais plutôt dans le fait qu’à l’heure actuelle, certains pensent que dépenser de l’argent pour l’éducation est inutile, ce qui n’est pas mon cas ! S’ils veulent essayer l’ignorance, qu’ils le fassent sans nous ! 

J’estime que tous les enfants doivent avoir le droit d’accéder aux mêmes savoirs. Or, l’école que notre gouvernement met en place depuis quelques années est une école à deux vitesses : une pour les riches dans laquelle on aura accès à tous les savoirs nécessaires ; et une autre pour les pauvres, dans laquelle on ne leur donnera que le strict minimum pour les rendre « compétents » (globish compris afin de faire des réunions en pseudo-anglais à l’intérieur même des entreprises qui emploient des francophones). 
Laisser l’enseignement bilingue entre les mains du privé, c’est fermer l’accès à une population diverse et n’offrir ce bilinguisme qu’à ceux qui en auront les moyens financiers. 

Par ailleurs, décréter qu’annuler ces concours permettrait de faire des économies est absurde : la quantité d’élèves reste la même, donc il faudra bien des professeurs à mettre en face ! Que celui-ci soit bilingue ou non ne change rien. Mais soyez sûrs que les postes fermés en filières bilingue ne seront pas ouverts ailleurs. Si l’on annule le poste de professeur bilingue d’une classe de 35 élèves que fait-on des élèves ? Cet argument sert juste à brouiller le tout avec des chiffres qui ne veulent rien dire. 

Comme le fait remarquer C Barratier, la manoeuvre consiste à annuler les concours afin d’avoir des professeurs à moindre coût. C’est déjà ce qui se passe depuis la réforme IUFM concernant les concours de Professeurs des Ecoles : les étudiants passent le concours et le M2 la même année. S’ils ont le concours, mais pas le M2, ils sont mis en classe, mais ne sont pas validés. Ils ont un an pour valider leur M2. S’ils ont le M2 mais pas le concours, ils peuvent être employés comme « maître auxiliaire » ... cela permet un beau « stoc » de remplaçants payés au lance-pierre et expédiés à droite-à gauche selon les besoins et le bon-vouloir des inspections. Comment travailler sérieusement et construire sa vie dans de telles conditions ?

Pour finir et aller dans le sens de C Barratier et de docdory, il me semble effectivement que ce sujet est lié à un problème de fond : il s’agit de casser l’école de la République, de la privatiser. Mais puisque les suppressions de postes commencent à se voir, l’attaque porte sur une petite partie de la population afin de ruiner tout effort de réaction : la finalité est la même, mais puisqu’on s’en prend à des écoles bilingues plus ou moins bien cotées par la société (en raison d’une méconnaissance), on peut espérer que peu de monde prendra sa défense. Dès lors, la suppression de ces postes devient possible. Toute la population sera touchée - de la même façon qu’elle le serait si d’autres postes ferment - cependant, les risques de voir la société dans la rue sont moindres puisque ces écoles ne concernent que certaines régions. 
Une fois de plus, le gouvernement utilise sa chère tactique : diviser pour mieux régner !

Or, là où la division devrait effectivement se faire, c’est entre public et privé : l’Etat devrait être garant de l’école publique. 

Si certains trouvent honteux de payer des impôts pour une école bilingue publique (qui par ailleurs affiche régulièrement de très bons résultats), je voudrais bien savoir ce qu’ils pensent quant à ces mêmes impôts versés aux écoles confessionnelles. 

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