D’un point de vue historiographique, vous avez parfaitement raison. L’histoire de l’enlèvement des Sabines n’est qu’une légende développée à partir d’un fait dont il n’existe pas de traces concrètes. Titus Livius n’eut aucune difficulté pour raconter les choses selon l’intérêt des autorités romaines de son époque, d’autant plus qu’il le faisait à plus de sept siècles de distance. Par la suite les peintres, les sculpteurs, les écrivains et les artistes en général ont ajouté leurs propres contributions à la légende, un peu comme cela s’est passé et se passe encore avec la légende de Faust, médecin qui exista véritablement entre le XVe et le XVIe siècle. Dans mon intertexte « La Société des Hommes Célestes.(Un Faust Latino-Américain) » je m’amuse à faire revivre la légende faustienne en donnant à Faust le rôle d’un paranoïaque, ce qui sans doute n’était pas le cas du personnage historique. Quant à mon livre « L’Enlèvement de Sabine » , où il est question d’un viol suivi d’une grossesse, je m’appuie davantage sur la sculpture de Giambologna que sur la légende des Sabines elles-mêmes. Si elles furent violées ou pas, j’avoue humblement ne pas pouvoir l’affirmer... tout en donnant ma sympathie aux victimes présumées, bien entendu.