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Commentaire de onetwo

sur Jean-Luc Mélenchon prêt à récuser une partie de la dette


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onetwo onetwo 14 novembre 2011 22:34

Mélenchon soutient l’idée d’un audit de la dette odieuse depuis le début. Moi qui suis de son bord je peux vous l’assurer. Mais je comprends que vous ne le sachiez pas, il est normal que vous ne suiviez pas toutes ses apparitions dans les médias ou sur le net.

Mélenchon veut garder l’euro. Pour le comprendre, il faut revenir en arrière. En 1981, la France devient socialiste et les attaques contre le franc démarrent dès le lendemain de l’élection de Mitterrand, avant le début du commencement de la moindre décision économique. Dès le lundi 11 mai, il faut fermer la bourse qui est en chute libre, les valises pleines de billets fuient vers la Suisse... Mitterrand pense (à raison) que toute seule, la France ne peut lutter face à la finance internationale qui attaque notre monnaie. Il décide donc de relancer le processus d’intégration européenne afin que tous les pays d’Europe soient solidaires les uns des autres. De fait, la Politique Agricole Commune a protégé notre agriculture en la subventionnant (protectionnisme indirect), les pays en retard recevaient des subventions de l’Europe pour se développer et rejoindre notre niveau de vie, et donc nos salaires, et ainsi ne plus nous faire concurrence.

Pour que les pays ne se fassent plus concurrence en dévaluant leur monnaie, pour que la finance ne puisse plus attaquer le franc, Mitterrand a voulu l’euro, une monnaie forte qui, de fait, a peu baissé pendant la crise de 2008 par exemple. Alors qu’autrefois, les monnaies européennes étaient dévaluées et perdaient de leur valeur à chaque crise.

C’est pour toutes ces raisons et bien d’autres qu’il serait trop long de développer ici (harmonisation des législations etc.), que Mélenchon ne veut pas quitter l’Europe ni l’euro mais juste ne plus appliquer le traité de Lisbonne et changer de politique monétaire européenne.

Car très vite, le projet européen est devenu de moins en moins protecteur. Pour avoir l’euro dont les Allemands ne voulaient pas, Mitterrand a du accepter la libéralisation des capitaux que souhaitaient nos voisins germaniques. Il a du accepter un taux de change pour l’euro qui était et est toujours favorable à l’Allemagne plus qu’à la France et a fortiori aux autres pays de la zone euro.

C’est donc la dessus que le Front de Gauche veut revenir : contrôler à nouveau les capitaux, faire de l’euro une monnaie au service de l’emploi et non de la rente.

Mélenchon veut aussi pouvoir renationaliser l’énergie, l’eau etc. et redonner à la banque de France le droit de créer de la monnaie. Il n’appliquera donc plus le traité de Lisbonne qui interdit toutes ces mesures.

Pour ne plus appliquer le traité de Lisbonne, Mélenchon dispose de deux armes : l’opt out que pratiquent déjà les anglais qui n’appliquent pas les législations sociales européennes plus favorables que les leurs, et le compromis du Luxembourg qu’avait en son temps appliqué De Gaulle, c’est à dire refuser les directives européennes qui iraient à l’encontre de l’intérêt supérieur de la France.

Le but est d’obliger les européens a se remettre autour de la table pour négocier un nouveau traité, qui lui serait démocratique et social.

Mais n’oubliez pas que si la finance s’attaque aux dettes des Etats, c’est qu’elle ne peut plus s’attaquer à leurs monnaies nationales (ils n’en ont plus) et parce que l’euro est une monnaie trop forte pour être attaquée.

Il faut donc, après les avoir empêcher de s’attaquer aux monnaies nationales, les empêcher de s’attaquer aux dettes en autorisant les Etats a emprunter à leur banque centrale et à la BCE.

C’est dans le programme du Front de Gauche.


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