Justement non personne n’a le pouvoir de contrôler le marché ! Si seulement c’était le cas, ce serait magnifique, nous pourrions prendre notre destin en main et faire de notre futur ce que nous voulons qu’il soit. Hélas, nul ne peut prévoir l’avenir économique. Qui pouvait prévoir il y a 30 ans que nous serions vous et moi assis derrière des ordinateurs à surfer sur le Web ? Impossible dans ce cas de voir venir Apple, Amazon, Nokia, Samsung, HP ou Microsoft.
Le marché est un système composé de milliards d’hommes, de femmes et d’entreprises qui ne réagissent pas comme une entité à part entière, mais bel et bien comme une multitude d’entités autonomes. Ce qui fait du marché un système régit par les lois du chaos, c’est-à-dire que plus le temps passe, moins il devient possible de prévoir les conséquences de nos actes. Alors pour le contrôler sur le long terme c’est peine perdue !
Réussir un petit coup en bourse pour s’en mettre plein les poches ce n’est pas contrôler le marché. C’est un peu comme les Russes qui disent pouvoir contrôler la pluie en ensemençant les nuages. Non seulement ce procédé ne fonctionne pas toujours, mais c’est une chose de faire tomber l’eau d’un nuage et une autre de contrôler le climat de la Terre.
Nos économistes sont des scientifiques qui essayent de comprendre les lois qui régissent l’activité économique humaine afin d’en tirer des outils qui nous permettent de nous prémunir des crises ou de les vaincre rapidement quand elles surviennent. Ils font des théories qu’ils mettent ensuite à l’épreuve des faits. Si les théories keynésiennes ont eu un si grand succès, c’est parce que très longtemps les faits ont semblé attester de leur bien-fondé. Malheureusement un jour, les faits ont mis les théories keynésiennes en défaut et il a bien fallu aux économistes revoir leur copie et chercher à comprendre pourquoi ça ne marchait plus. Et ils ont émis de nouvelles hypothèses qui ont inspiré de nouveaux préceptes lesquels ont un temps eux aussi porté leurs fruits ! Mais, comme vous le disiez, on a cédé à l’enthousiasme, on a cru bêtement une fois encore avoir trouvé avec ces nouveaux préceptes une Vérité absolue ! Seulement il n’y a pas de vérité absolue, juste des connaissances dont la limite est celle de notre expérience. Et un jour, se produit forcément l’expérience qui nous oblige à revoir ou compléter nos théories. Et là, présentement, on y est...