Sysiphe, vous dites « Alors que tous les Français un tant soit peu informés savent
parfaitement que la dette du pays (et DES pays) vient UNIQUEMENT de ces
lois scélérates »
Justement, c’est faux. Pas de panique, je m’explique. Le principal de la dette vient d’avoir emprunté durant des décennies sans profiter des moments de croissance pour diminuer le poids de cette dette. Quant aux fameux intérêts, si la dette avait été contractée sans intérêts, par financement direct auprès de la banque centrale, l’effet inflationniste aurait été dévastateur, au moins autant que le service de la dette actuelle. C’est assez normal, d’ailleurs. Que ce soit en service de la dette (intérêts) ou en monétarisation inflationniste, l’incrément de biens et de services en circulation va se refléter quelque part.
Il est donc bizarre de qualifier de scélérate une loi qui fut faite pour protéger la démocratie de la tentation du gouvernement d’acheter sa réélection par des politiques budgétaires qui ne lui coûtent rien mais détruisent, par l’inflation, les perspectives futures de croissance. Que le secteur bancaire privé ait pu, grâce à la structure actuelle du marché financier, convertir la dette en arme spéculative et de chantage politique n’est pas dû à cette loi sinon à la perte de contrôle de la part des banques centrales d’une bonne partie de l’activité financière. C’est donc un autre problème. Le combat contre cette loi dévie l’attention, ne résout rien et participe au brouillard dans lequel manœuvre la finance aujourd’hui.
Cette focalisation sur la loi de Pompidou a deux origines assez claires : la droite américaine et son combat traditionnel pour limiter le pouvoir de contrôle de la Fed ; les souverainistes européens qui alimentent la confusion entre État, gouvernement, autorité monétaire et souveraineté.
Note : bonnes nouvelles au Sénat : mesures adoptées pour limiter la vitesse des transmissions automatisées, plafonnement à 30% de la déductibilité des intérêts d’emprunts pour les entreprises qui paient l’impôt sur les sociétés, réductions des limites des opérations de LBO (leveraged buyout, rachat d’une entreprise à crédit par l’endettement) http://www.pauljorion.com/blog/?p=31184