OK Doc. Arrêtez avec votre « cheval de Troie », je vous prie, les événements sociologiques et historiques n’adviennent pas exactement commandés par de sombres officines manipulant les foules et dont le pouvoir sans limite sculpte la prochaine immuable réalité...
Ou alors admettez que tous les conspirateurs ont raison, tout autant que vous, et je doute que votre esprit rationnel s’en accommode.
La demande de repas sans porc se distingue de la demande de repas halal au sens où dans le premier cas elle peut s’inscrire plus largement dans une demande de repas sans protéines animales (moi-même, je n’aime pas le porc sauf en salaisons), quelles qu’en soient les raisons, tandis que la demande de repas halal correspond effectivement à une demande d’ordre religieux qui à priori n’a strictement rien à faire à l’école publique, mixte et laïque, nous sommes d’accord.
A ceci près que la demande de repas sans porc ne constitue pas à mes yeux un effroyable entrisme des barbus à la maternelle, pas plus d’ailleurs que la demande de repas halal (qu’à mon humble avis il faut refuser tout de go et sans négocier) qui correspond à une bigotisation des jeunes musulmans que leurs aînés considèrent avec autant de sidération que d’effroi, bien souvent, repli identitaire observable d’une manière générale dans notre pays et dans le monde.
Donc sur la tentative de « faire entrer la charia par petits morceaux », je pense que c’est un peu plus complexe que ça et que le « avec des morceaux de vraie charia dedans », ça n’est ni tout à fait vrai, ni tout à fait faux, mais je ne vais pas avoir le temps de développer ici parce que vous produisez une avalanche passant des repas sans porc à la finance islamique.
Sur l’attitude supposée des personnels de cantine et des enfants au sujet d’un apartheid que vous attribuez au fait d’avoir le choix entre deux repas, j’avoue que la pirouette est assez réussie puisque vous transformez la possibilité d’un choix en ségrégation. Bravo.
D’ailleurs vous resservez l’argument au sujet des prénoms, et moi qui suis née avant 1980 je suis allée à l’école avec mes copines Latifa, Kadhija et Aïcha sans que ça pose le moindre problème. De quelle noble et excellente loi interdisant les prénoms arabes parlez-vous donc ?
Puis je vais en parler avec ma parentèle parce qu’aux dernières nouvelles mon frère porte un prénom teuton !