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Commentaire de easy

sur Handicap et marketing : pas très sexy la pub !


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easy easy 25 novembre 2011 19:27

Vous déniez la plus grande partie du problème.

Le handicap à la naissance ou après, relève de l’accident non souhaité, cauchemardisé même, mais une fois qu’il est là, est à positiver.

Avant et après le bon tirage du Loto, la profession de foi du joueur est la même « Etre friqué c’est bien »

Par contre avant et après le handicap, la profession de foi du handicapé et de ses proches doit s’inverser.
Avant c’est « Attention à ne surtout pas te blesser »
Après c’est « Ah bin je te préfère avec deux jambes en moins »

Cette inversion vaut pour bien d’autres choses
Avant le bac les parents doivent dire « IL faut absolument que tu aies ton bac sinon tu seras éboueur »
Après l’échec ils doivent dire « Mah, tu sais, yen a plein qui ont fait fortune sans le bac »

Il n’est pas normal de parler du handicap sans évoquer ce renversement.

Une entreprise ne peut pas consacrer 2% de son bénéfice à la sécurité de ses salariés, les brieffer 5 fois par semaine sur les consignes à respecter et le lendemain d’un accident, prétendre que le handicap est une belle chose dont on peut être fier.

Le déni permanent qui est fait autour des handicapés sur ce retournement donc sur le fait qu’il doit exister une profession de foi avant l’accident allant à refuser et à dramatiser le handicap pourrit tout discours qui ne l’exhume pas. 

Il y a un retournement et il est nécessaire.
Le dénier, éluder sa mécanique, ses ressorts et fondamentaux est stupide ;





Qu’après l’accident ou la naissance d’un trisomique on ait basculé en « je t’adore comme ça » ne doit pas empêcher qu’avant l’accident ou la naissance, on en reste à « Fais bien attention à ta santé, c’est le bien le plus précieux »

Et ça vaut pour la laideur.

 

A les entendre les parents de handicapés, ils ont toujours été « Ah que ça fait plaisir à voir un tétraplégique » « Ah que j’ai du plaisir à passer mes journées avec un phénylcétonurique » « Ah que j’aime avoir un amant séropositif »
Il faut voir les regards réprobateurs qu’ils lancent ces parents devenus boucliers aux ingénus qui déboulent là dedans avec leurs gros sabots d’indélicatesse.

Mensonge !
Déni !


Il serait plus sain de dire contamment les efforts que nous devons entreprendre aussi bien en tant que parent qu’en tant que nouvel handicapé pour inverser notre regard et notre considération sur le handicap.
Il faut dire cette inversion (qui correspond à un deuil de la perfection).

A force de glorifier un homme sans jambes qui parvient à courir plus vite avec des arcs en carbone, une surfeuse à un bras et une star aux seins siliconés, on va se retrouver à devoir gérer des prises de risques extrêmes et même des amputations volontaires telle la circoncision et autres excisions


L’inversion du regard doit rester thérapeutique et ne doit donc survenir qu’après l’accident



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