Tipol alias jacob, en matière de blasphème les rabbins sont imbattables. Quiconque s’oppose à leur projet est voué aux gémonies ou risque tout simplement la peine de mort.
C’est pour cause de blasphème que Baruch Spinoza fut banni de sa communauté, il s’est interrogé sur les thèses judaïques.
Le bannissement prononcé à son encontre par le rabbinat d’Amsterdam découle
directement des « malédictions » de l’Ancien Testament (« celui qui blasphème le nom de l’Éternel sera puni de mort, toute l’assemblée le lapidera.Qu’il soit étranger ou indigène, il mourra, pour avoir blasphémé le nom de Dieu ») : « À l’aide du jugement des saints et
des anges, nous excluons, chassons, maudissons et exécrons Baruch de Spinoza
avec le consentement de toute la sainte communauté, en présence de nos saints
livres et des six-cent treize commandements qui y sont enfermés, avec
l’anathème dont Josué frappa Jéricho ; Nous le maudissons comme Élisée maudit
les enfants et avec toutes les malédictions que l’on trouve dans la
Torah ; Qu’il soit maudit le jour, qu’il soit maudit la nuit ; qu’il soit
maudit à son entrée et qu’il soit maudit à sa sortie ; Veuille l’Éternel ne
jamais lui pardonner ; Veuille l’Éternel allumer contre cet homme toute sa
colère et déverser contre lui tous les maux mentionnés dans la Torah. Que son nom
soit effacé dans ce monde et à tout jamais et qu’il plaise à Dieu de le séparer
de toutes les tribus d’Israël, en l’affligeant de toutes les malédictions que contient
la Torah. Que personne ne lui parle, ni ne lui écrive, ni ne lui montre aucune
bienveillance, ni ne demeure sous le même toit que lui, ni ne l’approche ».
Spinoza
fut banni d’Amsterdam et exposé à une persécution qui lui coûta la vie. Il mourut indigent à
quarante-quatre ans loin de sa communauté.