Le point d’interrogation est là pour indiquer qu’inflation pouvait ou non être endiguée par le remplacement d’un argent directement issu de l’Etat. Le prétexte étant que l’Etat emprunteur devait devenir plus sage. En fait il s’agit d’un changement qualitatif (celui-ci n’est plus propriétaire de la monnaie) qui s’ajoute à la perte de valeur quantitative classique de la monnaie. Les liquidités monétaires sont devenues des obligations, et comme telles plus ou moins suspectes. Et par précaution les banques qui émettent ces « bonds » vont probablement augmenter leurs prétentions à augmenter les taux d’intérêt. L’argent plus cher ne sera pas moins présent sur les marchés, mais, tôt ou tard, par effet de cumul de pertes de valeur, les prix vont augmenter progressivement (les taux d’intérêt ne sont plus maniés par l’Etat, mais par les prêteurs) D’où une légère mais réelle inflation supérieure à ce qu’elle aurait été, les besoins nominaux étant les mêmes, avec une ponction directe de l’Etat par émission monétairede la Banque de France. En fait le frein à l’infllation par l’emprunt bancaire est peut-être un leurre. Qui finit effectivement par devenir un poids pour l’acheteur par perte de valeur de l’argent : le pouvoir d’achat général diminue, sans conséquence pour ceux qui voient leurs salaires ou leur rente augmenter par ailleurs, mais plus important pour les classes défavorisées. La masse monétaire d’origine salariale n’augmentant pas l’inflation semble arrêtée, du moins nominalement. La rente est bien favorisée, les salaires stagnent jusqu’au jour où les inégalités encore plus creusées vont faire éclater une bulle type “ subrimes ”. On a bien troqué l’inflation contre un argent plus ou moins fictif : d’où vient-il ? Des banques qui elles-mêmes empruntent de plus en entre-elles. Avec cet argent qu’elles n’ont pas elles comblent les trous qu’elle ont fini par creuser…pour remboursement. La boucle est bouclée. Effectivement la tyrannie des marchés financiers s’est installée et l’Etat est piégé.