• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Buzz l’éclair

sur Comment dit-on : « Heil Hitler ! » en Thaïlandais ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Buzz l'éclair Buzz l’éclair 2 décembre 2011 13:16

Bonjour les farangs !

Vous débarquez dans un autre pays, un pays qui n’a rien à voir avec l’Europe, vous arrivez avec vos grandes idées et vous regardez cette société avec vos yeux d’Européens au lieu de chercher à comprendre comment EUX ils voient les choses. Et oui, pas facile d’être l’étranger dans ces cas-là. Pas facile de se défaire de son moule et de devenir maléable à un nouveau milieu.

Tout comme Astérix, vous semblez quelque peu vexé par votre incapacité à vous intégrer, à imposer vos valeurs, vos envies, etc. Et pour cela vous faite payer à un pays tout entier votre rancoeur dans un article bidon basé sur un fait divers qui n’a pas le début d’un intérêt. Le petit farang s’indigne !

En Thailande, rien ne doit être trop sérieux, c’est ce qu’on appelle là-bas l’esprit « sanouk », et si ce que tu as à dire n’est pas sanouk, ça n’intéresse pas grand monde... Des étudiants parodie les nazis et ça vous fait sauter au plafond ??? Vous n’avez jamais vu « Le Dictateur » de Charlie Chaplin ??? Et que cherchez-vous à faire croire avec votre article ? Que les Thais auraient des sympathies nazi ? J’ai franchement du mal à saisir le but de votre article en sachant pertinement que ce genre de considération est à mille lieux des préocupations thailandaises... Votre mauvaise expérience vous permet-elle de caricaturer tout un pays et de projeter sur eux vos ressentiments ?

Oui, la société thai à ses défauts et ses qualités, et on pourrait en discuter longuement, mais votre article n’a rien à voir avec une critique intelligente, raisonné et avertie de ce pays. Vous n’aimez pas la Thailande ? Soit, mais ne lui crachez pas dessus.

Ma femme est thai et j’ai une belle famille extraordinaire là-bas. J’y ai vécu des moments humains d’une rare simplicité et d’une rare ouverture. J’ai vécu dans un quartier populaire de Bangkok où croiser un autre blanc était assez anodin et où les gens s’étaient fait petit à petit à ma présence, au cyber café du coin ou aux différentes étales où j’allais chaque jour acheté ma nourriture. J’y avais des discussions improbables où la compréhension se fait bien plus par les gestes et les regards que par les mots, mais si vous êtes « jay dee » (de bon coeur) alors tout coule naturellement et se fini généralement sur un rire.

Je pourrais aussi vous raconter la fois où j’ai oublié mon portefeuille dans un taxi et pensais ne jamais le récupérer, pour voir finalement 10 minutes après le chauffeur me chercher devant les magasins de ma rue pour venir me le rendre après avoir eu à faire un demi tour au prochain U-turn qui se situait à environ 1km de l’endroit où il m’avait déposé. Bizarre pour un idiot sans culture intéressé seulement par le fric, n’est-ce pas ? Pourtant, il y avait dans ce portefeuille bien 2 fois son salaire en 1 mois. Ce pourrait-être une histoire anodine, mais des comme ça j’en ai des tas...

Je pourrais aussi vous parler de ma belle famille et comment ils m’ont accueilli la première fois dans leurs maisons en planches de bois sans jamais - jamais - rien me demander, ou comment les vieilles du village venaient me voir pour demander aux esprits des anciens de bien vouloir m’accueillir et me protéger en me mettant des bracelets de laine chargés de leurs prières. Je pourrais vous parler aussi de mon beau-frère (mort à 30 ans d’un arrêt cardiaque) qui m’a reçu comme un frère malgré l’image et les préjugés que les thais auraient bien le droit de se faire sur les farangs vu leur comportement général là-bas. Je pourrais vous raconter les parties de pêche avec les gars du village, les tours aux champs avec l’oncle pour sortir les boeufs au levé déjà rougeoyant du soleil ou les apéros bruyants et toujours drôles en préparant tous ensemble les repas. C’est sûr, là-bas ils en ont rien à foutre des horreurs de la Seconde Guerre mondiale et tant mieux pour eux... ma femme n’a pas eu la chance d’aller beaucoup à l’école et elle ne connait pas l’histoire d’Europe. Grand bien lui fasse.

Finalement, je crois que là-bas, on récolte ce qu’on sème, on reçoit ce que l’on donne. Et vu la teneur de votre article, je ne suis pas étonné de l’expérience que vous avez vécu là-bas.

 


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès