Sur le fond l’auteur a largement raison. la maxime « au premier tour, on choisi, au second on élimine » est toujours valable. Ne faisons pas une élection de second tour dès le premier tour, ce serait d’ailleurs contraire à l’esprit de la constitution. En réalité, le premier tour a un rôle fondamental : il représente la démocratie dans son meilleur sens, en permettant de choisir, et permet donc de lutter contre l’abstention. Accessoirement (mais ce n’est en réalité pas accessoire), il permet d’influer sur le second tour en envoyant un signal, et en permettant donc des accords de grouvernements plus proportionnels à la réalité du vote. Pour avoir ignoré cet élement en 2002, Chirac s’embarqua dans un quinquénat sans soutient, et s’avéra incapable de mener à bien les réformes essentielles.
En ce qui concerne les journalistes mentionés, j’ai un avis mitigé sur au moins l’un d’eux, JM Aphatie. Se analyses et commentaires sont en général féroces aussi bien pour la droite que pour la gauche ; il est assez paradoxal de la voir effectivement soutenir une espèce de bipartisme alors qu’il est si critique à l’égard des deux favoris. Mais après-tout, ce ne sont pas les journalistes politiques qui font une élection, même si on se souvient de l’éditorial assez scandaleux du Monde en 2007, qui qualifiait d’impératif démocratique le fait de voter contre Bayrou (!).